Chez Libé, cela arrive une fois par an, paraît-il ; pour moi, c'est une première. Rendez-vous à 10 heures, dans les locaux du journal. François le Grand, je veux dire Dupeyron, arrive en même temps que moi… Ou est-ce l'inverse ? Je le reconnais, j'ai vu sa photo sur son dernier roman. D'entrée de jeu, je me sens toute petite. L'accueil au rez-de-chaussée est agréable : «Vous êtes écrivains ?», nous demande-t-on, comme si nous étions un couple partageant la plume. Oui, répond-on de concert, comme si nous étions un couple tout court. Alors vous pouvez monter au 8e. Nous voici à quatre dans cette cage ascensionnelle où personne n'ose se regarder - on a beau être qualifié d'écrivain, on ne la ramène pas, pas encore en tout cas.
Terrasse. Nous nous déversons dans les couloirs tournants, à la recherche de cette terrasse dont tout Paris nous rabâche les oreilles. Evidemment, elle est magnifique, avec sa vue sur la capitale. Quelques présentations, des noms fusent, Geneviève Brisac, Camille Laurens, Philippe Adam, Philippe Vasset, ouh la la, c'est énorme, et soudain, soudain, Laurent Joffrin. En personne. Oui, c'est vrai, on est chez Libé. Mais quand même, c'est bien lui, en chair et en os, beau gosse, et l'air gentil avec ça. Comme tous les autres d'ailleurs, sans aucun fayotage - c'est la vérité, sur la tête de ma mère -, personne ne se la pète, on est loin du milieu du cinéma et encore moins de la musique.
Prénom.