Juste une suggestion de promenade pour ces derniers beaux jours. Le Port aux Cerises (Essonne), à cheval sur Draveil, Vigneux sur-Seine, et Juvisy-sur-Orge, était une ancienne gravière —autrement dit une carrière— et la décharge de tous les déblais sortis des chantiers du boulevard périphérique et du métro. Une friche, en somme.
Sur ce type d’endroit, l’Etat des années 1970 a créé des «bases de loisirs», comme disait la technocratie de l’époque, toujours férue de vocabulaire poétique. Une «base de loisirs» se voit comme le nez au milieu de la figure: les pentes herbues sont bien l’accumulation de la terre qu’il fallait caser quelque part; les «plans d’eau» (le vocabulaire, encore...) sont bien les trous des carriers remplis de flotte.
Parti de là, le Port aux cerises est devenu un parc urbain. Des arbres, des vues, des berges remodelées: Gilles Vexlard, paysagiste avec Laurence Vacherot (agence Latitude Nord) , y travaillent depuis dix-huit ans. En prenant son temps, le look «base de loisirs» s’efface progressivement.
Sur 160 hectares, on n'a personne sur le dos, on trouve facilement un coin tranquille pour pique-niquer sous les frondaisons, on n'est pas tapé au porte-monnaie tous les cent mètres par des marchands de glaces ou de places de manège (les parents voient de quoi on parle). Mais on peut naviguer. Regardez tout ça là et là aussi.
Parisiens habitués à des jardins microscopiques ( Luxembourg, 25 hectares, par exemple...), emportez vos vélos.