On connaît la ligne 14, ce rigolo métro automatique qui va de la gare Saint-Lazare à Olympiades sans conducteur. Il permet aux enfants de se mettre à l’avant pour se donner des sensations dans le tunnel. Cette innovation technique (quoique, dix ans déjà...) a servi de modèle à Christian Blanc, l’ancien secrétaire d’Etat au Développement de la région capitale, pour élaborer son projet de double boucle de transport collectif autour de Paris.
Depuis un moment, la prolongation de la ligne au nord vers Saint-Ouen était dans les tuyaux de la ville de Paris et du Stif, l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France. Une concertation a même été menée. Pour le sud, il était prévu d'aller jusqu'à Villejuif.
Mais voilà, Christian Blanc s'est emparé de la ligne 14 pour en faire l'épine dorsale de son projet, qui demeure aujourd'hui celui de son successeur, Michel Mercier. Et dans leur idée, la 14 va direct à Orly. C'est ce que l'on constate dans les cartes du dossier du débat public (cliquer ci-dessous pour agrandir le plan).
C’est peu dire que cette perspective inquiète Paris. Pourquoi la Ville et la RATP voulaient-elles prolonger la 14? Pour dédoubler la terrible ligne 13, championne de saturation du réseau car les passagers l’utilisent pour des trajets de banlieue à banlieue. D’où aussi l’idée de créer une rocade de métro proche de Paris pour ces trajets là.
Alors aujourd’hui, si on va chercher la masse des passagers d’Orly pour les déverser dans le tronçon central de la ligne 14, on risque de rajouter encore de la congestion dans le réseau parisien.
C'est ce qui fâche un peu la Ville. Annick Lepetit, adjointe (PS) aux Transports, résume: «On peut tout-à-fait envisager un prolongement de la ligne 14, mais il faut savoir où on va. On est quand même partis de la désaturation du réseau dans cette histoire. Si on va jusqu'à Orly, c'est différent. Et en plus, certains techniciens disent qu'on ne peut pas aller jusqu'à Orly avec un métro sur pneus».