La transformation des berges de la Seine, en boulevard urbain d’un côté (rive droite) et en promenade piétonne de l’autre (rive gauche), masque peut-être un combat politique à bas bruit.
Bertrand Delanoë avait présenté lui-même au printemps, à grands sons de trompe,
. L’idée: débarrasser la voie express rive droite de son aspect autoroutier pour en faire un
«boulevard urbain»
(en français: une rue que l’on peut traverser). Et piétonniser une partie de la rive gauche, sans grands travaux, en y mettant des équipements légers dans l’esprit de ce qui se fait à Paris-Plage. Dans une ville où la moitié des ménages ne possède pas de voiture, faire reculer ainsi l’automobile présente un risque électoral faible.
Le problème, c’est que sur les deux berges, la Ville n’est pas chez elle. Ces voies font partie des quelques grandes artères qui dépendent de la Préfecture de police. La municipalité parisienne ne peut pas avancer là aussi librement que pour aménager un couloir de bus. L’Etat allait-il bloquer le projet?
C'est surtout l'UMP parisienne qui a bataillé, en sortant illico un «contre projet» dû à au designer Olivier Peyricot. Mais passé cette offensive, rien. Aucun poids lourd de la droite ne s'est risqué à défendre l'automobile. Pour un candidat éventuel à la mairie, cela fait peut-être un peu ringard.
Pas d'opposition de front, donc, sauf que... Le processus d'élaboration du projet est bizarrement lent. A chaque demande des services de la Ville, les réponses d'en face prenent un temps fou. «On sent qu'ils ne sont pas pressés qu'on y arrive», commente un proche du dossier.