C'est Yanick Paternotte, député UMP du Val d'Oise et maire de Sannois, qui se l'est accordée hier dans un communiqué victorieusement titré: «Grand Paris : Yanick Paternotte réussit l'Union sacrée». Rien de moins. Le texte suivait la matinée de colloque que le parlementaire avait organisée le matin même à l'Assemblée.
L'«Union» en question était l'unanimité qui se dégageait dans la salle sur le fait qu'il faudrait faire un réseau de métro automatique autour de Paris, et pas deux. André Santini, président de la Société du Grand Paris (SGP) et Michel Mercier, ministre chargé du dossier, étaient ainsi unis dans cette certitude qu'il faudrait fusionner le réseau du Grand Paris de l'Etat et Arc Express, le métro de la région. Le premier, à leur idée, absorbant le second.
Cette «union sacrée» a toutefois été quelque peu lézardée dès la fin de la journée. Telle la fée Carabosse venant gâcher la fête, Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, a réuni les présidents des conseils généraux de gauche (93,91, 94, 95 et 77) devant la presse pour dire, en résumé: pas si vite!
Outre Arc Express, la région défend un «plan de mobilisation» pour les transports.Destiné à rattraper trente ans de retard dans les investissements , il comprend une soixantaine de projets sur tramways, bus, RER, tram-train... L'ensemble coûte 18 milliards d'euros, dont les 6 prévus pour Arc Express. Les dépenses doivent s'étaler sur dix ans.
C'est «ce plan ambitieux que nous voulons défendre, a martelé Huchon. Arc Express est »la colonne vertébrale de cette nouvelle offre«. Le président de la région admet qu'on puisse »y intégrer des éléments du grand huit (le reseau Grand Paris, ndlr) que le débat public aura jugés pertinents«. Mais il faut que l'Etat s'engage à financer 4 milliards sur le plan de mobilisation. Les collectivités ayant réuni, affirme Huchon, les 12 autres milliards.