Alors que se poursuivent, en parallèle, les deux débats publics sur les deux projets de métro du Grand Paris (Etat), et Arc Express (région), le syndicat mixte d'étude Paris-Métropole, s'apprête à adopter un texte qui pourrait esquisser une troisième voie.
Paris-Métropole est un regroupement de collectivités locales (communes, intercommunalités, départements, région), monté à l'initiative de la municipalité parisienne, pour essayer de forger une pensée métropolitaine dans une région qui cumule tous les égoïsmes locaux. Il a longtemps été un club de pionniers, dont quelques-uns de droite comme Philippe Laurent (Sceaux), Laurent Lafon (Vincennes), Jacques J.P. Martin (Nogent) ou encore Jean-Christophe Fromantin (Neuilly). Malgré la présence de ces précurseurs, Paris-Métropole a souvent été considéré comme le Grand Paris «de la gauche».
Après de nombreuses hésitations, les deux départements d’Ile-de-France dirigés par la droite (Hauts-de-Seine et Yvelines), viennent d’intégrer Paris-Métropole. Ce signal a entraîné l’adhésion d’autres collectivités proches de la majorité présidentielle. Paris-Métropole compte maintenant plus de 150 collectivités (bientôt 170 sans doute), avec une représentation plus fidèle de l’éventail politique local.
Du coup, le texte qu’a discuté son assemblée plénière lundi, pourrait peser. Il constituera d’ailleurs le «cahier d’acteur» de Paris-Métropole, versé officiellement aux deux débats publics. On y trouve un début de convergence entre les deux projets qui s’opposent.
Avec «trois enjeux et quinze principes», la déclaration demande d'abord «un accroissement significatif de l'offre des transports» et «un renouvellement massif des équipements», comme prévu dans le plan de mobilisation «engagé en juin 2009 par la région et les départements» dont elle réclame la mise en oeuvre «immédiate».
Autre axe essentiel, ne pas se focaliser sur un métro mais sur le maillage de tout le réseau. Avec un argument nouveau dans le débat: connecter les habitants du Bassin parisien sur une rocade de moyenne couronne. Il faut pouvoir habiter Rouen et travailler dans la banlieue ouest sans un passage obligatoire par la gare Saint-Lazare. La SNCF défend ce projet. La rocade de moyenne couronne, forcément ferroviaire, permettrait de faire passer les TGV en contournement de Paris avec des gares TGV en banlieue.
Toujours dans l'idée du maillage, Paris-Métropole estime qu'il est «nécessaire de créer une rocade de première couronne», autrement dit une infrastructure qui ressemble assez au projet régional Arc Express. Sont concernés «les secteurs les plus peuplés» mais aussi «les plus enclavés» ou «les plus pauvres». Comprendre Clichy-sous-Bois-Montfermeil, dont la desserte figure dans la double boucle du gouvernement mais pas dans Arc Express.
Contrairement à ce que défend la région, qui veut ouvrir deux tronçons sur quatre de sa rocade dans un premier temps, le texte de Paris-Métropole pose qu'il «s'agit de réaliser une rocade bouclée».Et contrairement à ce que proclame la Société du Grand Paris, qui affirme batir tout son métro d'un seul coup, la contribution de paris Métropole plaide pour un «phasage». Reprenant en cela les recommandations du député Gilles Carrez, auteur d'un rapport sur le financement qui concluait qu'on ne ferait pas tout en une fois.