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Blog «Grand Paris et petits détours»

Tourisme inattendu à Roissy

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Chers amis franciliens, voici une proposition de promenade touristique dans un endroit où, en principe, vous n’irez jamais. A Roissy-en-France (pas l’aéroport, la commune), la zone hôtelière vaut la visite. Accessible après un tournicotis de bretelles routières, elle se situe allée des Vergers. De vergers, il n’y a point évidemment, mais sur un petit kilomètre, se trouve l’alignement de toute l’hôtellerie de chaîne d’aujourd’hui: Marriott, Novotel, Mercure, Holiday Inn, Park Inn, Première classe
publié le 13 octobre 2010 à 16h21
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

Chers amis franciliens, voici une proposition de promenade touristique dans un endroit où, en principe, vous n’irez jamais. A Roissy-en-France (pas l’aéroport, la commune), la zone hôtelière vaut la visite.

Accessible après un tournicotis de bretelles routières, elle se situe allée des Vergers. De vergers, il n’y a point évidemment, mais sur un petit kilomètre, se trouve l’alignement de toute l’hôtellerie de chaîne d’aujourd’hui: Marriott, Novotel, Mercure, Holiday Inn, Park Inn, Première classe, Orly suite, Campanile, Kyriad, B&B... et ceux qu’on oublie nous pardonneront.

Architecturalement, chacun a fait ce qui lui plaisait.L’effet général est une sorte de catalogue bizarre  du goût promoteur. Couvert de colonnettes, le Marriott, par exemple, a un faux air de Maison Blanche. C’est le luxe version aéroportuaire. Côté urbanisme, toutes les façons possibles d’installer un bâtiment au bord d’une rue ont été expérimentées: le long, de biais, en arc de cercle...

Le résultat est incroyablement dépaysant. On se croirait ailleurs. Pourtant, sur le trottoir, de modestes panneaux vantent «le marché», «les vestiges du château», et encouragent le chaland: «Roissy en France, la Vallée verte, découvrez le village de votre escale à Charles-de-Gaulle». D'ailleurs, entre deux hôtels, trône un office de tourisme. Mais de village, point.

A vrai dire le village existe. On croit que cette collection d'hôtellerie est un grand n'importe quoi, mais pas du tout.«En 1977, quand l'aéroport est arrivé, il y avait un seul hôtel, raconte Sébastien Jondeau, directeur de l'urbanisme de Roissy. Le maire s'est dit: autant construire un ensemble hôtelier cohérent qui permette aussi au village de s'isoler visuellement et acoustiquement de l'autoroute A1». La carte prouve que c'est fait. La zone hôtelière est une fabrication urbaine efficace, quoique peu romantique.

Qui vient là? «Des touristes qui sont en escale de manière plus ou moins volontaire», résume le directeur de l'urbanisme. «L'hébergement d'urgence des compagnies aériennes est une part importante de la fréquentation de la zone hôtelière». Rejoindre ces vacanciers forcés, c'est explorer des territoires touristiques inédits.