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Blog «Grand Paris et petits détours»

Logement social: Paris fustige l'Etat

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Ce matin, présentation à l’Hôtel de ville de Paris, des premières orientations budgétaires qui seront discutées en Conseil de Paris lundi. Comme les années précédentes, la Ville veut mettre le paquet  sur «le logement. C’est notre priorité absolue», a martelé Bernard Gaudillière, secrétaire général de la Ville. Mais cela s’annonce pas facile. Paris s’est fixé une ambition claire mais hardie: atteindre les 20% de HLM prévus par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) dès 2014, fin du man
publié le 14 octobre 2010 à 16h42
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

Ce matin, présentation à l'Hôtel de ville de Paris, des premières orientations budgétaires qui seront discutées en Conseil de Paris lundi. Comme les années précédentes, la Ville veut mettre le paquet  sur «le logement. C'est notre priorité absolue», a martelé Bernard Gaudillière, secrétaire général de la Ville. Mais cela s'annonce pas facile.

Paris s'est fixé une ambition claire mais hardie: atteindre les 20% de HLM prévus par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) dès 2014, fin du mandat, et non pas en 2020 comme la loi l'y autorise. Ces deux dernières années, elle était à peu près dans les clous avec un peu plus de 6000 logements sociaux construits par an (6063 en 2008 et 6126 en 2009). Mais le Comité de vigilance, mis en place par Bertrand Delanoë pour surveiller l'application des engagements de campagne en la matière, a émis la semaine dernière des doutes pour l'avenir. «Le niveau financé aura beaucoup de difficultés pour se placer sur un rythme annuel moyen de 6750 unités entre 2010 et 2013», notait son rapport.

Pour les élus parisiens, si difficultés il y a, elles ne viendront pas de leur côté. »L'Etat ne nous aide pas, a plaidé Bernard Gaudillière. Il a annoncé un gel des dotations. Pour Paris, ce gel signifie un recul. Notre dotation globale de fonctionnement va diminuer d'une trentaine de milliions en 2011«.

Autre protestation: la taxe de 2,5% sur les bailleurs sociaux qui vient d'être instituée par le gouvernement. »25 millions« pour les bailleurs parisiens, a chiffré Gaudillière. »L'Etat opère un rapt sur les bailleurs«, a protesté Anne Hidalgo, première adjointe au maire. Une manoeuvre pour masquer la baisse du budget logement social de l'Etat, estime-t-elle.

Enfin, la convention qui lie l'Etat et la Ville sur les aides à pierre arrive à échance à la fin de cette année. La négociation sur ces sommes qui aident les collectivités à construire du logement social, n'est pas terminée. »Cela nous inquiète«, a dit Bernard Gaudillière. Ce qu'Anne Hidalgo a traduit concrètement: »L'Etat s'engagerait sur un volume de 3500 à 3700 logements, ce qui ne fait pas du tout le compte«. On est loin de l'objectif parisien de 6000 par an. »Ils nous disent: Vous avez jusqu'à 2020. Mais nous, nos engagements sont pour 2014«.

Les nécessités de la rigueur budgétaire aidant, le gouvernement ne souhaite peut-être pas aider la gauche parisienne à améliorer son futur bilan.