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Blog «Grand Paris et petits détours»

Des questions, des réponses (quand on nous les donne)

Blog Grand Paris et petits détoursdossier
Depuis quelques semaines que ce blog existe, dès qu’il est question du futur métro automatique autour de Paris, les commentaires qui tombent ont souvent un niveau de spécialisation assez remarquable. Du coup, nos internautes posent de bonnes questions, parfois trop précises vu l’avancée des projets en lice. Reprenons-en quelques-unes, dans la mesure de nos moyens. - Sur l'interconnexion,  la philosophie tant de l’Etat (métro Grand Paris) que de la région (rocade Arc Express) est évidemment de co
publié le 24 octobre 2010 à 14h28
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

Depuis quelques semaines que ce blog existe, dès qu’il est question du futur métro automatique autour de Paris, les commentaires qui tombent ont souvent un niveau de spécialisation assez remarquable. Du coup, nos internautes posent de bonnes questions, parfois trop précises vu l’avancée des projets en lice. Reprenons-en quelques-unes, dans la mesure de nos moyens.

- Sur l'interconnexion,  la philosophie tant de l'Etat (métro Grand Paris) que de la région (rocade Arc Express) est évidemment de connecter le plus posiible. Soit avec des lignes de RER (voir le tracé Grand Paris), soit avec des terminus de métro en première couronne (tracé Arc Express). Et évidemment, l'un n'exclut pas l'autre, scrutez les cartes.

L’autre interconnexion, c’est celle qui devrait avoir lieu sur des pôles comme La Défense ou le carrefour Pleyel, qui peuvent concentrer plusieurs moyens de transports. Sans parler des aéroports, où se rajoute, dans le cas de Charles-de-Gaulle, une interconnexion TGV déjà là.

A partir de là, deux problèmes: 1/ Dans le détail, où placer la gare? Empiler des moyens de transport n’est pas toujours simple. Exemple à Orly: la nouvelle station, sous l’aérogare, un peu plus loin? Il existe de grosses variations de coûts selon les solutions. 2/ Quid des choix qui privilégient plutôt le développement économique (beaucoup de foncier disponible autour) plutôt que l’interconnexion. Exemple: les deux tracés possibles du métro Grand Paris entre Versailles Matelots (dans la pampa) ou Versailles Chantiers (avec interconnexion).

- Sur le financement. Résumons-nous. L'Etat entend construire un métro Grand Paris et a créé une Société du Grand Paris (SGP) à cette fin. Investissement: 23 milliards sur un peu de dix ans, avec une mise en service de 2018 à 2023.

D'où vient l'argent? Grande question à l'heure actuelle. La SGP doit recevoir de l'Etat une dotation en capital de 4 milliards d'euros. Elle en recevra d'abord une petite partie (70 millions probablement) via la loi de finances rectificative 2010 à la fin de l'année. Pour le reste, mystère. En son  temps, Christian Blanc, ex-secrétaire d'Etat au développement de la région capitale, avait parlé d'une «nouvelle ingéniérie financière». Il s'agissait d'emprunter sur les marchés, rien de bien nouveau donc.

Sollicité sur le sujet, le rappporteur du budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, a pondu un rapport sur les pistes de financement. Il vise à limiter au maximum le recours à l'emprunt en jouant sur diverses taxes. Et surtout, à l'étaler dans le temps: Carrez suggère une constrution en deux phases, dont la seconde après 2025. La SGP ne veut pas en entendre parler. Le défi, c'est de boucler le réseau en dix ans.

Côté région, la question est de savoir ce que l'on compte. La rocade Arc Express, pour le moment, n'est composée que deux arcs, nord et sud, chiffrés à 6 milliards d'euros. Ces deux morceaux font partie du plan de mobilisation qui représente au total 18 milliards de dépenses pour remettre les transports de la région à niveau. La région en a réuni 12, avec ses fonds et ceux des collectivités locales. Elle réclame le complément à l'Etat.

Mais quel que soit le choix final, il est probable que la région aura aussi à emprunter. Ce qu’elle peut faire car elle est très peu endettée et bénéficie du triple A sur les marchés.

Après, se posera la question du coût de l’exploitation, qui retombera sur les épaules du Syndicat des transports d’Ile-de-France, le Stif, et donc sur les collectivités locales. On y reviendra.