Le futur système de voitures en libre-service que veulent implanter la ville de Paris et trente communes voisines, va-t-il être attribué au groupe Bolloré? Après la publication d’un écho l’affirmant dans le Figaro, Sylvain Marti, directeur du syndicat Autolib (le groupement des communes), confirme l’intérêt pour l’offre de Bolloré.
«C'est celle qui nous paraît la plus intéressante. Nous avons pris la décision d'engager des discussions plus approfondies», explique-t-il. Tout en précisant immédiatement: «Pour autant, cela ne veut pas dire que Bolloré est le lauréat. Si on échoue avec eux, nous ne nous interdisons pas de revenir vers les deux autres groupes».
Le deux autres, en l’occurrence, sont Veolia d’un côté, et un consortium constitué par Avis, la RATP, la SNCF et Vinci Park. Autrement dit, des entreprises qui ont une grande expérience de la gestion des mobilités et des grands systèmes urbains.
Est-ce le cas de Bolloré? «Ce projet ressemble beaucoup à un projet logistique. Bolloré a une grande expérience logistique parce que le groupe gère des ports», dit Sylvain Marti. Les compétences du groupe dans les télécoms et dans les l'électronique de bornes type billetteries devraient compléter l'ensemble.
Car Autolib exigera du gagnant la création et la gestion d’un sytème informatique assez complet, permettant aux usagers de prendre le véhicule à un endroit pour le laisser à un autre, selon le modèle Vélib.
Reste la question du véhicule. Contrairement à ce qui se fait ailleurs, à Lyon par exemple, les élus du syndicat n'ont pas voulu de véhicules thermiques. Ce sera forcément électrique. Veolia mise sur la Peugeot Ion, l'autre groupement sur la Smart. Quant à Bolloré, il met évidemment en avant sa Blue Car et surtout sa batterie, technologie maison que la firme est seule à développer.
Ce parti technologique inhabituel est-il un risque pour les commanditaires? «Ce n'est pas parce qu'il sont seuls qu'ils ont tort», répond Sylvain Marti.
En tout cas, dans les tarifs de location des véhicules électriques que les grands contructeurs ont annoncés pendant le mondial de l'automobile en septembre, celui de Bolloré était le plus bas. Le même positionnement a-t-il été adopté par la firme pour répondre à l'appel d'offres? Annick Lepetit, adjointe aux Transports de Paris, rappelait début septembre que le tarif de l'abonnement mensuel devrait tourner autour de 15 euros, et la location de 5 euros la demi-heure. Ce qui est serré.
Avec 3000 voitures, Autolib ne représente pas le marché du siècle. Mais Bolloré pourrait en faire une avantageuse vitrine pour ses batteries nouveau genre.
Autolib doit être lancé fin 2011.