Où se trouve le Grand Paris? Dans le gouvernement Fillon 2, on le cherche en vain. Chez Bruno Lemaire, qui a hérité de l’Aménagement du territoire en plus de l’Agriculture, on a fait savoir qu’on n’en voulait pas. Même si Michel Mercier, précédent ministre de l’aménagement du territoire et de l’espace rural, avait ce dossier en charge.
L’hypothèse d’un rattachement au ministère des Collectivités territoriales, chez Philippe Richert, a été démentie au ministère de l’Intérieur.
Reste le ministère de l’Environnement et de l’équipement. Nouvelle titulaire du poste, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est empressée, dès le lendemain de sa nomination, de démissionner du conseil régional d’Ile-de-France. Ce faisant, elle a court-circuité d’emblée toute accusation de conflit entre la fonction d’opposante à la présidence de gauche de la région et le fait de gérer côté Etat le dossier Grand Paris. En somme, elle a dégagé les obstacles.
A la région, on se dit persuadé que le choix se fera chez Guéant, à l’Elysée. Si Nathalie Kosciusko-Morizet l’emporte, ce sera quand même un comique retournement de l’histoire. Lors de la création du secrétariat d’Etat au Développement de la région capitale, l’Equipement avait obtenu sa tutelle. Mais les relations entre Christian Blanc, titulaire du poste, et Jean-Louis Borloo étaient tellement tendues que Blanc obtint finalement d’être rattaché à Matignon.
De plus, lorsque le Président décida du lancement d'une grande consultation internationale d'architecture sur l'avenir de la métropole parisienne, à qui fut-elle confiée? Au ministère de la Culture. Vexation dans la technostructure de l'Equipement. «On ne va quand même pas confier le Grand Paris aux crayons de couleur des architectes», y disait-on.
Or, pour le moment, le Grand Paris est surtout un gros dossier transport, avec création de grandes infrastructures comme les X-Ponts savent - et aiment- les faire. Ce rattachement au ministère classique de tout ce qui roule, ne serait que banal retour à l’ordinaire.
Lundi, en présentant une solution pour concilier les projets de métro automatique de la région et de l'Etat, Jean-Paul Huchon, président (PS) d'Ile-de-France a un peu crié dans le désert. «On pensait qu'avoir mis une nouvelle carte sur la table ferait sortir quelqu'un du bois», dit-on dans son entourage. Pour le moment, personne.