Le «Grand système métropolitain» présenté jeudi par les dix équipes d'architectes de l'Atelier international du Grand Paris, et dont on peut voir les détails ici, a créé des inquiétudes en Seine-Saint-Denis, du côté de Clichy-Montfermeil. Les communes concernées - Aulnay-sous-Bois, Sevran, Livry-Gargan, Clichy-sous-Bois et Montfermeil - craignent d'être moins bien desservies que par la double boucle de Christian Blanc. Ou même par le plan de «complémentarité» qu'avait proposé Jean-Paul Huchon quatre jours plus tôt.
Xavier Lemoine, maire (UMP) de Montfermeil, explique: «La grande boucle nous permettait d'aller à La Défense en passant par Le Bourget sans rupture de charge. Celui de la région aussi. C'est conforme à ce qui avait été prévu.» Par «rupture de charge», comprendre une correspondance.
«En revanche, dans le plan des architectes, poursuit Xavier Lemoine, nous serions en prise directe sur Marne-la-Vallée, mais pour la Défense et la plaine Saint-Denis, nous aurions une voire deux ruptures de charge. Donc, ça n'aurait pas beaucoup d'intérêt pour les habitants de Clichy-Monfermeil pour aller sur ces zones d'emplois et de formation».
Mardi 23 novembre, les élus des cinq communes vont tenir conférence de presse commune pour défendre leur position:«Nous en restons à le proposition de Christian Blanc: pas de rupture de charge jusqu'à Orly, pas non plus jusqu'à La Défense».
Position intransigeante mais peut-être justifiée. Depuis trente ans, cette zone se voit promettre le désenclavement sans rien voir venir. Cela rend méfiant.
Mais surtout, dans les propositions actuelles - double boucle, Arc Express régional, plan région élargi, système des architectes - les tracés de l'est sont multiples et baladeurs. L'exemple du Val-de-Marne, qui travaillait son projet Orbival depuis des années avant que n'émerge le moindre plan d'ensemble, montre qu'un tracé bien préparé s'impose ensuite de fait. Il a été repris dans toutes les propositions.