Ce soir se tenait à Paris une réunion sur le projet de piétonnisation (rive gauche) et de réduction de la circulation automobile (rive droite) des berges de la Seine, dans le cadre de la concertation mise en place par la municipalité parisienne.
Elle aurait pu se transformer en ring de boxe. La semaine dernière en effet, l’opposition UMP s’est saisie du dossier pour en faire un cheval de bataille. Jean-François Lamour, président du groupe au Conseil de Paris, s’est vu adjoindre le soutien de Valérie Pécresse, président du groupe UMP à la région, et de Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine.
N'osant sans doute pas partir sur une position un peu démodée de défense des automobilistes, les trois ont publié un communiqué commun accusant Paris de ne penser qu'aux Parisiens.«Les voies sur berges sont des axes structurants d'intérêt régional, écrivent-ils. Ils concernent la région Ile-de-France dans son ensemble et pas seulement Paris intra-muros». L'UMP a un projet alternatif, dont on trouve les grandes lignes sur le site de la fédération de Paris.
Seulement voilà, ce soir, les trois pourfendeurs ne sont pas venus. Cela a surpris les élus parisiens qui s'attendaient «à ce qu'ils viennent secouer le cocotier». Seuls représentants de la majorité présidentielle, Jacques Gautier, président de l'association des maires des Hauts-de-Seine, et Jacques JP Martin, président de Paris Métropole et maire de Nogent, ont tenu des propos sur le mode: «Discutons».
La sortie des trois élus préparerait-elle le terrain pour une éventuelle candidature de François Fillon? A la Ville de Paris, on doute que le Premier ministre, s'il est candidat, veuille s'engager dans une guerre contre ce projet urbain. A la dernière réunion sur le sujet, juste avant le remaniement, il aurait juste dit : «Que les deux préfets fasse leur métier».
Le préfet de police en l’occurrence, serait sur une position assez technique, sur les difficultés que poserait le projet au pont de la Concorde. Les élus parisiens disent qu’ils ne ressentent pas un climat agressif. Mais les voies sur berges sont bien sous la tutelle de la Préfecture de police. Et cela rend l’opération plus délicate que de créer des couloirs de bus.