Dans le Grand Paris comme dans les courses à pied, les derniers mètres sont les plus difficiles. A trois semaines de la fin du débat public, alors que le ministre de la Ville Maurice Leroy dit partout que les discussions sur le projet de transports du Grand Paris sont en voie d'aboutir, Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région a fait savoir il y deux heures qu'il y avait encore des points importants à régler.
Dans un communiqué, Jean-Paul Huchon évoque «une communication prévue en conseil des ministres demain, sur le projet de transports publics du Grand Paris». Communication «qui n'est pas encore la vision partagée à laquelle travaille l'ensemble des partenaires», précise le texte.
Le problème, c'est que pour le moment, personne à la région n'a encore vu de cette éventuelle communication. Mais Huchon veut prendre les devants. Dans son communiqué, il rappelle que «les moyens de financement du plan de mobilisation (région, ndlr) et du réseau de transports Grand Paris (Etat, ndlr) (...) doivent être précisés et pérennisés».
Même rappel pour «les questions de gouvernance, de maîtrise d'ouvrage et d'implication du Stif aux projets de rocade et d'aménagement». Enfin, le président de la région estime que «le tracé proposé ne peut, à l'heure actuelle, que constituer une contribution de l'Etat aux débats publics en cours».
En clair, tout n'est pas ficelé et pas question, pour le ministre, de présenter une carte comme s'il s'agissait de la version définitive d'une «vision partagée» par tous.
Car côté financements , il reste des écueils. La région continue de penser que la Loi de finances rectificative 2010 a richement doté la Société du Grand Paris avec des ressources du Farif (Fonds d’aide à la région Ile-de-France), qui auraient dû lui revenir. Elle demande à l’Etat de trouver le moyen de compenser ce déséquilibre. D’autant plus que la SGP est au démarrage de ses dépenses. Tandis que la région doit faire face aux onéreuses urgences du plan de mobilisation.
Maurice Leroy, lui a une autre urgence: présenter un schéma de synthèse le plus abouti possible aux deux débats publics Grand Paris et Arc Express qui se déroulent parallèlement. Cette façon de faire pourrait permettre d’éviter un autre débat public par la suite. Mais le conditionnel s’impose car les interprétations juridiques, multiples et contradictoires, n’évacuent pas les incertitudes.
Rappelons qu’au tout début de cette affaire, il s’agissait d’aller vite.Pas gagné.