Mercredi prochain, Maurice Leroy, ministre de la Ville, devrait présenter en conseil des ministres une communication sur le plan de transports du Grand Paris. En gros, le résumé du compromis auquel il sera arrivé après des semaines de négociations avec la région.
Plus précisément, avec le président de la région, le socialiste Jean-Paul Huchon. Certes, dans le «club du Grand Paris» que Leroy réunit à échéances régulières, figurent bien d’autres acteurs. Mais c’est bien le patron de la région, par ailleurs président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), qui est à la manoeuvre. Et cela agace dans sa propre majorité.
Ainsi, le Vert Jean-Vincent Placé, vice-président du conseil régional, se plaint-il de «cette négociation solitaire qui est menée». Jusqu'à fin décembre, Verts et socialistes étaient «sur une position commune, dit-il. Mais depuis le 5 ou 6 janvier, le président de la région est allé se jeter dans les bras du ministre. Et manifestement, il a abandonné toute discussion sur la gourvernance ou sur Saclay».
Placé reproche en outre à Huchon d'avoir reçu mardi des propositions d'accord de Maurice Leroy et de les examiner «dans la précipitation» et en petit comité. «Il y a des documents qui sont vus par deux personnes en cinq jours», déplore-t-il.
Un coin dans la majorité? Cécile Duflot, présidente du groupe EELV à la région, s'est dite ce matin dans une interview au Parisien, «favorable à la discussion actuelle entre l'Etat et la région». Elle répète qu'elle est contre un métro souterrain entre Orly et Saclay mais, même si les discussions ne sont pas terminées, Maurice Leroy a déjà dit qu'il préférait la solution bus à haut niveau de service suivi, dans un deuxième temps, d'un tram-train.
Mais d’autres à gauche s’inquiètent. Annick Lepetit, adjointe aux transports du maire de Paris, ne cache pas ses craintes sur le volet financier. A l’issue de la réunion du débat public consacré mercredi soir aux financements, elle faisait remarquer que pour le moment, les promesses de l’Etat n’étaient que des promesses.
Il est vrai que la loi de finances rectificative 2010 votée fin décembre n'a guère été avantageuse pour les projets de la région. Le Stif l'a démontré chiffres en main mercredi soir. Le Fonds d'aménagement de la région Ile-de-France, le Farif, originellement destiné à la région, a en particulier, été attribué à la Société du Grand Paris.
«Nous allons le récupérer,» a dit Jean-Paul Huchon mercerdi soir à, l'issue de la réunion du débat public. Ajoutant même: «Nous sommes en train de réaliser le plus beau deal en matière de transports».