L'harmonieux enthousiasme de l'accord sur le Grand Paris est sérieusement retombé hier. A une question du sénateur Laurent Béteille, le ministre de la Ville Maurice Leroy a répondu que, oui, il y aurait bien un métro automatique à Saclay. «L'Etat agira, a dit le ministre, et nous assurerons une desserte Massy-Versailles, via Saclay et Saint-Quention en Yvelines, grâce à un métro automatique.» Il s'est même prévalu d'un soutien «unanime» du conseil général de l'Essonne.
Attaquée frontalement sur son terrain de compétences, la région a immédiatement pondu un communiqué: «La desserte du plateau de Saclay appelle une réponse réaliste et équilibrée», y lit-on. En l'occurrence, un bus à haut niveau de service, «qui pourra évoluer par la suite vers un tramway». Cette solution, qui figure dans le plan de déplacement urbain de l'Ile-de-France, sera «présentée, dès mercredi prochain, au conseil d'administration du Stif».
Voilà pour la réponse publique. Mais à la région, on trouve qu'il «n'y a pas de quoi s'affoler». On voit dans la sortie du ministre centriste un gage donné aux élus de la majorité, à l'approche des cantonales. D'autant plus qu'affirmer qu'on va agir est une chose, mais préciser à quel moment, en est une autre.
Les écologistes de la région, eux, ne partagent pas cette décontraction. Dans un communiqué, le groupe Europe Ecologie-les Verts estime que cet épisode «vient conclure, une semaine après l'annonce d'un accord Etat-région sur le Grand Paris, une mascarade de consultation des élus et des citoyens». Pour eux, «le président l'a exigé, Valérie Pécresse l'a quémandé, Maurice Leroy s'éxécute!». Et d'annoncer une «mobilisation face à ce passage en force».