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Blog «Grand Paris et petits détours»

Tours à Paris: c'est parti

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Bertrand Delanoë, maire de Paris, avait annoncé la couleur pendant la campagne des dernières municipales: il ferait étudier la possibilité de construire des bâtiments hauts à certains endroits. Et bien que le Parisien soit un peu traumatisé par la tour Montparnasse, cela n’a pas empêché le candidat de la gauche de se faire réélire. En juin 2006, le conseil de Paris a donc voté la création d’un groupe de travail sur «les hauteurs à Paris». Groupe qui a sélectionné trois zones périphériques suscep
publié le 4 mars 2011 à 19h07
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

Bertrand Delanoë, maire de Paris, avait annoncé la couleur pendant la campagne des dernières municipales: il ferait étudier la possibilité de construire des bâtiments hauts à certains endroits. Et bien que le Parisien soit un peu traumatisé par la tour Montparnasse, cela n’a pas empêché le candidat de la gauche de se faire réélire.

En juin 2006, le conseil de Paris a donc voté la création d'un groupe de travail sur «les hauteurs à Paris». Groupe qui a sélectionné trois zones périphériques susceptibles d'accueillir des constructions plus élevées (50 mètres pour le logement, 180 mètres pour les bureaux). La porte de la Chapelle (XVIIIème), le secteur Bercy-Poniatowski (XIIème) et la zone Massena-Bruneseau (XIIIème) étaient retenues.

Le plan d'urbanisation de cette dernière, tout au bout de Paris Rive gauche, à la frontière avec Ivry, a été présenté ce matin  lors d'un colloque sur les hauteurs à Paris. Il comprend un immeuble de 180 mètres de haut, baptisé pour le moment B3-A, destiné à accueillir des bureaux et un hôtel. Il représente 90 000 mètres carrés. L'îlot de Bruneseau nord où il se trouvera, accueillera 244 000 mètres carrés au total, dont 178 000 pour le logement.

Le lieu est ingrat: il est entre le boulevard périphérique et ses bretelles d'accès ainsi qu'en bordure d'un large faisceau de voies ferrées.  «Il n'était pas prévu de construire dans ce secteur», a dit Yves Lion, l'urbaniste du site, en évoquant l'époque ancienne. Mais les temps ont changé et «le dialogue avec les infrastructures est inhérent à la ville contemporaine». Comprendre: quand on manque de terrain, on fait avec ce qu'on a.

Le site est d'autant plus délicat qu'il faut aussi recréer une liaison avec Ivry la voisine. L'équipe de Lion a commencé par regarder comment réduire le noeud des bretelles d'accès au périphérique «qui sont dans un état autoroutier et qui consomment beaucoup de place». Le noeud sera resserré.

Puis, l’urbaniste a constaté qu’on pouvait aller vers Ivry en passant sous le boulevard périphérique, avec une rue piétonne qui permettrait de se rendre dans la zone commerciale du quai d’Ivry autrement qu’en voiture.

La fin de ce travail préalable consiste à poser les masses des futures constructions. En tenant compte de la géographie pour utiliser au mieux l'ensoleillement,  les vents, les vues.C'est là qu'on peut fixer les premières tailles des différents bâtiments. «Les vues d'ambiance montrent que les émergences vont avec l'échelle générale», a expliqué Yves Lion.

Ces vues seront présentées la semaine prochaine aux investisseurs éventuels, lors du Mipim de Cannes, le marché annuel international de l'immobilier. Et vous pouvez les voir ici.