
En effet, Hortefeux a été élu dans la région centre lors des élections du 7 juin 2009 à sa très grande surprise. Comme il l’expliquait alors : « j’étais candidat à une place non éligible pour aider, pour accompagner, pour soutenir, pour soutenir, pour partager des convictions et pas pour exercer une fonction ». Le 23 juin, il démissionnait donc pour conserver son poste de ministre et Catherine Soullie, la suivante sur la liste, prenait donc sa place.
Mais voilà, les temps ont changé. Il a donc obtenu la démission de Catherine Soullie ce qui va lui permettre, en application de la loi organique française de janvier 2009 qui autorise un ministre débarqué ou démissionnaire à retrouver son siège de député, de faire un retour pour le moins contestable à Bruxelles. Certains estiment que, comme il n’était pas présent lors de la session constitutive de juillet 2009, il n’a jamais été député européen au sens du droit européen et ne peut donc pas « retrouver » son siège. Argumentation séduisante, mais qui a peu de chance de succès : en effet, il faudrait que le Parlement européen saisisse la Cour européenne de justice pour trancher. Or, on imagine mal un Parlement de droite faire des misères à un élu de droite…
Hortefeux ne devrait pas occuper beaucoup de place à Bruxelles. Député entre 1999 et 2005, il a joué avec application la fille de l’air, se montrant aussi peu présent que Rachida Dati ou Jean-Luc Mélenchon. Il faut dire qu’avec un salaire mensuel de 6200 euros nets après impôt, des indemnités de 304 euros par jour de présence, 4300 euros par mois de « frais généraux » (non contrôlés) et 21.000 euros mensuels pour payer des assistants, la soupe est irrésistible.
Photo: Reuters