Ce fut long, et nettement ralenti par la crise financière mais ça y est: le Conseil de Paris votera lundi le protocole d’accord entre la Ville d’une part, et les investisseurs Unibail-Rodamco et la Chambre de commerce de Paris (CCIP), d’autre part. Cette délibération sera le coup d’envoi de la tour Triangle, ce projet assez hors-norme.
A la porte de Versailles, les architectes suissses Herzog et De Meuron ont dessiné un immeuble triangulaire de 180 mètres de haut. Le bâtiment offrira 88000 mètres carrés de surface. Il devait abriter, en plus des bureaux et des équipements, un centre de congrès et un hôtel. Devant l’exigence de conformité au plan climat de la ville (50 kWh/m2), l’hôtel a disparu car ces installations abondamment éclairées sont très énergivores. Le centre de congrès a aussi été abandonné.
En présentant le protocole hier matin, Anne Hidalgo, première adjoint à l’urbanisme, a détaillé les modalités assez inédites de l’accord.
Propriétaire du sol, la Ville ne le vendra pas aux investisseurs. Elle leur consent un bail à construction de 80 ans. Pour le terrain, ils paieront donc à la Ville un loyer, «avec une part fixe de 2 millions d'euros par an, et une part variable de 2,5 à 4 millions», a précisé l'élue. La variation sera liée au montant des loyers que règleront les occupants.
Pourquoi ne pas vendre simplement? «La cession, compte-tenu de la nature IGH (immeuble de grande hauteur, ndlr) du bâtiment, était moins intéressante pour la ville de Paris», dit Anne Hidalgo.Empiétant sur une partie du parc des expositions, cette opérations entraînera sans doute «une évolution» de l'ensemble, qui n'est pas de toute première jeunesse.
La tour Triangle ne pourra pas être livrée avant 2017, soit trois ans de plus que ce qui avait été injitalement annoncé. «La crise financière a fait retravailler tout le monde», a résumé l'adjointe.