La ville de Meaux, dont Jean-François Copé est maire, est candidate à l’adhésion à Paris Métropole. Et cela pose bien des problèmes au conseil syndical de ce regroupement d’élus de la métropole parisienne.
Le premier est géographique. Il suffit de regarder une carte pour constater que Meaux est assez loin de la zone agglomérée de la région parisienne. Or, même si la carte des 185 collectivités locales membres de ce Grand Paris des élus, comporte quelques trous, la recherche de la continuité est quand même la régle avant d'accepter une adhésion.
D'ordinaire, dit Jean-Yves Le Bouillonnec, ancien président de Paris Métropole et maire (PS) de Cachan, «on explique la règle aux candidats: il y a un périmètre, il faut figurer dedans».Cette logique suffit. L'actuel président, le maire (UMP) de Nogent-sur Marne, Jacques JP Martin, précise que «si une des communes d'une agglomération est dans le périmètre et souhaite adhérer, toute l'agglomération peut le faire». Le dispositif a été utilisé pour Cergy-Pontoise.
Là, il ne s'applique pas. Le conseil syndical deParis Métropole va donc «créer un prrincipe de membre associé, explique le maire de Nogent. Pour eux et peut-être pour d'autres. Ils n'auront pas le droit de vote mais pourront participer aux commissions».
Fondateurs de l’idée métropolitaine parmi les premiers, Le Bouillonnec, Martin ou encore Philippe Laurent, le maire de Sceaux, sont très vigilants contre tout élargissement inconsidéré de Paris Métropole. Ils ne veulent pas diluer les questions métropolitaines dans un ensemble trop vaste.Tout comme d’autres se demandent où se trouve la bonne frontière de l’Union européenne, ceux-là se demandent, à leur échelle, où est celle de l’agglomération parisienne.
Mais ils ont une certitude, qu'exprime Jean-Yves Le Bouillonnec: «Cela n'a aucun sens de calquer la région Ile-de-France».
Reste que c'est toujours une preuve de succès que de devoir refuser du monde. Depuis l'adhésion massive de la droite des Hauts-de-Seine à l'automne dernier, Paris Métropole peut apparaître comme l'esquisse d'un lieu de pouvoir. «C'est en arrière-pensée de pas mal de ceux qui nous ont rejoint cet automne, note Jacques JP Martin. Ils n'avancent qu'avec un mot à la bouche: quelle gouvernance?»
Et pour le cas particulier de Meaux, ajoute-t-il, «ce n'est pas neutre que des poids lourds comme Copé demandent à se rapprocher de Paris Métropole».