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Blog «Grand Paris et petits détours»

Métro Grand Paris: la Seine-Saint-Denis se ferait-elle avoir?

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Parfois, il y a des flottements dans le Grand Paris. En témoigne l’un des derniers épisodes du feuilleton, que voici. Le 26 janvier, Claude Bartolone, président (PS) du conseil général de Seine-Saint-Denis obtenait que le ministre de la Ville, Maurice Leroy, et le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon inscrivent dans le protocole sur les transports le projet deux «arcs» de métro automatique dans le département. Un premier dit «grand Est», passant par Clichy-Montfermeil; et un se
publié le 29 avril 2011 à 19h41
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

Parfois, il y a des flottements dans le Grand Paris. En témoigne l’un des derniers épisodes du feuilleton, que voici.

Le 26 janvier, Claude Bartolone, président (PS) du conseil général de Seine-Saint-Denis obtenait que le ministre de la Ville, Maurice Leroy, et le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon inscrivent dans le protocole sur les transports le projet deux «arcs» de métro automatique dans le département.

Un premier dit «grand Est», passant par Clichy-Montfermeil; et un second, dit «arc proche» traversant le département du nord au sud grosso modo en son  milieu. Ce deuxième axe était alors une nouveauté, seul l'arc «grand Est» figurant dans les plans d'origine. Tout cela était écrit noir sur blanc  dans le protocole.

Voici pourtant que maintenant, les choses se compliquent. Mardi dernier, 26 avril, se tenait le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. Au cours de cette séance, Marc Véron, le directeur général, a fait savoir qu'il ne voulait pas de cet arc supplémentaire. Il reconnaît certes que le protocole «fait référence» à cet arc proche. Mais, peut-on lire dans un document qu'il  a fourni aux membres du conseil,  «l'inclusion de cet »arc Est proche« dans le schéma d'ensemble du réseau de transport du Grand Paris et par là même, sa réalisation sous la maîtrise d'ouvrage de la Société du Grand Paris, pourrait se heurter à trois obstacles juridiques».

Parmi ceux-ci, la SGP estime que le nouvel arc, pas prévu au départ, doit faire l'objet d'une étude environnementale préalable à un débat public. Selon le document, l'évaluation «exigerait une année» en raison «de sites inscrits à l'inventaire Natura 2000» et «des contraintes liées aux cycles biologiques des oiseaux».

La Commission nationale du débat public, qui avait été consultée sur ces procédures,  a déjà dit par le passé qu’un nouveau débat public n’était  pas nécessaire sur l’arc proche, et qu’une concertation suffirait. Quant à l’évaluation environnementale, elle peut très bien se faire après la concertation, estime-t-on à la Commission. Bref, les arguments technico-juriques pourraient peut-être surmontés.

Mais là-dessus, s’ajoute une difficulté supplémentaire. Les présidents des conseils généraux de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, Claude Bartolone et Christian Favier, ont demandé à la SGP d’assurer la maîtrise d’ouvrage de l’arc proche. En clair, de le construire.  Pourquoi? Parce qu’elle dispose de ressources propres assez conséquentes et qu’elle n’a qu’une seule mission. Si l’arc proche revenait au Syndicat des transports d’Ile-de-France, il serait un projet parmi les autres, pas forcément prioritaire, et soumis à l’anualisation  des budgets. Au demeurant, au Stif, on ne se bat pas pour récupérer le bébé.

La SGP l’a dit lors du conseil de surveillance: elle ne souhaite pas réaliser cet arc supplémentaire. A la Société du Grand Paris, on entend construire le métro automatique prévu au départ du temps de Christian Blanc, et si possible rien d’autre. Evidemment, dans cet établissement public où l’Etat est majoritaire, ce n’est pas le directeur général qui décide, c’est le politique. Autrement dit le ministre Maurice Leroy.

Lui s'est engagé pour l'arc proche en Seine-Saint-Denis.  Il le redit à Libération: «Je suis formel, j'ai un accord, il y aura un arc Est dans le décret». Maurice Leroy veut quand même s'assurer du contexte juridique. Le 10 mai, il doit réunir le comité de pilotage du Grand Paris, qui regroupe, entre autres, les présidents de la région et des conseils généraux. Là se prendra la décision. Le calendrier presse: le tracé final doit être acté pour le prochain conseil de surveillance de la SGP le 26 mai.