Demain, se déroulera le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris où les participants adopteront «l’acte motivé» incluant le schéma d’ensemble du futur métro automatique autour de Paris. On n’en sera pas encore au premier coup de pioche mais enfin, ce sera quand même un coup d’envoi.
Pour que cet instant décisif se déroule sans anicroche, Maurice Leroy, ministre de la Ville, invite ce soir à dîner les membres du conseil de surveillance. «Un dernier tour de piste», dit-on dans l'entourage du ministre. Rappelons que l'Etat, majoritaire à la SGP, est représenté par onze membres mais que les collectivités locales y envoient le président de la région, les huit présidents des conseils généraux des départements d'Ile-de-France, ainsi qu'un maire.C'est la dernière occasion, pour les élus, de négocier leurs amendements au texte.
La délibération qui sera votée demain contient le «schéma d'ensemble» du futur réseau, peut-on lire dans le rapport qu'a rédigé la SGP en vue de ce vote. Elle devra «mentionner les prévisions en terme de niveau de service, d'accessibilité, de mode d'exploitation, de tracé et de position des gares».
Et prévoir l'intermodalité avec les réseaux existants ou prévus, et avec le réseau à grande vitesse, «qui comprend notamment la ligne reliant Paris aux régions Haute-Normandie et Basse-Normandie». Future ligne chère au coeur de Nicolas Sarkozy mais, soit dit en passant, loin d'être lancée.
Enfin, l'acte motivé contient aussi les «conditions de mise en oeuvre», avec ses points délicats, dont le «coût et le financement du réseau de transport public du Grand Paris». Mais aussi la coordination entre le Syndicat des transports d'ile-de-France et la SGP qui s'annonce bien acrobatique.Et un «calendrier».
Point casse-gueule. Par quel morceau va-t-on commencer? Quels élus va-t-on fâcher? Va-t-on phaser les travaux? Lors d'une conférence de presse à l'issue du premier comité de pilotage, Maurice Leroy avait refusé de répondre à cette question. «Quand bien même on le saurait, je ne sais pas s'il serait de bonne politique de le dire. On a intérêt à ne communiquer que quand les choses sont en béton armé», avait-il dit.
Quant à André Santini, président de la SGP auditionné par les députés pour l'évaluation de la loi Grand Paris, il aurait répété son credo: pas de phasage, tout en même temps. D'après l'un des participants à ces auditions qui ne sont pas publiques, Santini aurait évoqué «huit tunneliers» ensemble, tout en notant que ça n'en laisserait pas sur le marché pour les travaux en région. Il est vrai que cet engin ne figure pas au catalogue de Kiloutou.