
Il s’agit d’une loi « horizontale » : sauf exception dument justifiée et approuvée par le gouvernement, l’accès à toutes les professions sera désormais totalement libre. Il n’est plus question de limiter le nombre de personnes exerçant tel ou tel métier, d’exiger une licence administrative, d’imposer des limites géographiques, de demander à ce qu’une personne fournisse des services en plus de ceux qu’elle veut offrir, de fixer un prix minimal, etc. Il faudra simplement notifier à l’administration le début d’activité et si celle-ci ne s’y oppose pas dans les trois mois, par exemple à cause d’une absence de diplôme, son silence vaudra approbation. Comme me l’a expliqué Georges Papaconstantinou, le ministre des finances, «cette loi générale m’a évité d’interminables discussions au Parlement. Si j’avais procédé profession par profession, les lobbies se seraient déchainés»...

Les professions de juristes, de comptables, d’ingénieurs, de pharmaciens, etc. seront, elles aussi, davantage ouvertes à la concurrence, mais elles ont fait l’objet d’une loi spécifique. La fin de ce corporatisme hors d’âge – qui existe aussi en France ou ailleurs en Europe pour certaines professions —, donnera un bol d’air bienvenu aux Grecs confrontés à une dramatique augmentation du chômage : la croissance ne pourra qu’être stimulée par ce surcroit de concurrence.