
Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a annoncé, pour sa part, un nouveau train d’économie de 2 milliards d’euros afin de tenir les objectifs de déficit public pour 2011 et a enfin décidé de s’attaquer à l’immobilier : tout l’argent noir des Grecs a, en effet, servi à construire des maisons, le plus souvent sans permis de construire. La fortune immobilière privée est estimée à 400 milliards d’euros, selon Vénizélos, pour une dette publique de 360 milliards d’euros. Il a donc annoncé une taxe exceptionnelle à taux variable en fonction de l’usage, de la taille et de la zone où se situe le bien qui sera prélevée pendant deux ans (et pourquoi pas plus longtemps ?). En moyenne, le taux sera de 4 euros par mètre carré. La confiance dans les services fiscaux étant ce qu’elle est et faute de cadastre, la taxe sera directement prélevée via les factures d’électricité. On attend de voir le taux de rentrée…
Acculée, la Grèce a aussi décidé de s’attaquer un autre scandale local, l’exonération d’impôt dont bénéficient les sociétés d’armateurs et leurs actionnaires : Vénizélos va rencontrer leurs représentants afin d’étudier « comment ils peuvent contribuer de manière immédiate et efficace » au redressement du pays. Cela ne va pas être facile, car leur exonération est garantie par la Constitution, Constitution qui ne peut être modifiée que par la législature suivante celle qui propose une révision de la loi fondamentale… Plus gadget, l’ensemble des élus grecs vont voir leur salaire amputé d’un mois plein…
Reste à s’attaquer à l’Église orthodoxe, elle aussi dispensée d’impôt, ou encore au vertigineux budget de la défense. Autant de chantiers nécessaires si le gouvernement Papandréou veut obtenir le soutien des Grecs: les sondages montrent qu’ils sont prêts à accepter les réformes, mais à condition que tout le monde, et surtout les plus aisés, payent. Ce qui n’est toujours pas le cas.
Photo: Reuters