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Libération

«Adbusters», premier mag à occuper Wall Street

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publié le 26 octobre 2011 à 0h00

On lui devait de nombreux détournements de pubs et l'invention du «Buy Nothing Day». On lui doit maintenant, sur Twitter, le hashtag (le mot-clé) qui, depuis le 17 septembre, a changé le Zuccotti Park de New York en un lieu de contestation permanente : #occupywallstreet. Vingt ans après sa fondation, le magazine canadien Adbusters espère avoir semé les germes d'une nouvelle révolution mondiale. Car l'invitation à occuper Wall Street, c'est bel et bien Adbusters qui l'a lancée sur les médias sociaux pendant l'été.

Mais son succès et sa déclinaison dans les grandes villes du monde ont dépassé de loin les espérances de Kalle Lasn, fondateur de la publication anticapitaliste. «C'est l'une des expériences les plus bouleversantes de ma vie», dit-il. L'Amérique était prête pour son «moment Tahrir», selon lui. «Bien sûr, explique Kalle Lasn, la situation de l'Egypte est différente de celle de l'Amérique. Mais on sent qu'il faut un changement de régime. Les Etats-Unis ne sont plus une démocratie mais une entreprise.» Une fois n'est pas coutume, le mouvement s'est étendu au Canada, où bien des commentateurs s'interrogent toutefois sur sa pertinence : contrairement à leurs voisins, les Canadiens ont plutôt bien résisté à la crise. «Ce que les gens ne comprennent pas, c'est que quand les jeunes regardent leur avenir, ils voient un trou noir. Ils vivent une crise financière, politique et écologique et se réveillent partout, même au