Menu
Libération
Blog «Grand Paris et petits détours»

A Paris en 2030, quelle place pour les enfants?

Blog Grand Paris et petits détoursdossier
A quoi ressemblera Paris en 2030? Vendredi 18 novembre, la ville de Paris présentera une série de recherches sur ce thème au cours d’une journée de colloque dont on trouvera le programme ici. Cette semaine, Libération, partenaire de cet événement, met un coup de projecteur sur une sélection d’études issues du programme Paris 2030. A suivre aussi sur Twitter avec le hashtag #paris2030. Aujourd’hui, parlons d’enfants. C’est une équipe de géographes (laboratoire MRTE, université de Cergy-Pontoise)c
publié le 14 novembre 2011 à 7h00
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

A quoi ressemblera Paris en 2030? Vendredi 18 novembre, la ville de Paris présentera une série de recherches sur ce thème au cours d’une journée de colloque dont on trouvera le programme ici. Cette semaine, Libération, partenaire de cet événement, met un coup de projecteur sur une sélection d’études issues du programme Paris 2030. A suivre aussi sur Twitter avec le hashtag #paris2030.

Aujourd'hui, parlons d'enfants. C'est une équipe de géographes (laboratoire MRTE, université de Cergy-Pontoise)composée de Sonia Lehman-Frisch, Jean-Yves Authier et Frédéric Dufaux, qui s'est intéressée à la population enfantine. Plus exactement aux «territoires quotidiens des enfants dans la ville d'aujourd'hui». Le projet propose «de saisir les pratiques et les représentations que les enfants ont de leur quartier et de la ville dans laquelle ils résident». Cela n'a rien d'anecdotique: «Ces questions constituent aujourd'hui un enjeu social majeur pour beaucoup de grandes villes longtemps confrontées à un mouvement important de désaffection des ménages familiaux avec enfants».

Curieusement pourtant, les parcours urbains de ces citadins miniature n'intéressent guère les chercheurs. On croule sous les travaux concernant l'adolescence et, côté ville, sur les jeunes dans les quartiers sensibles. Mais «dans la littérature sociologique et géographique francophone, la question des enfants, et tout particulièrement la question des territoires de la vie urbaine des enfants, restent encore  très largement des énigmes».

Les familles fuient les villes. «Entre 1954 et 1999, écrit l'équipe, Paris a perdu 700 000 habitants et parmi eux, 24% étaient des enfants de moins de 15 ans». D'une manière générale, les couples avec enfant ou les familles monoparentales représentent 37%  de l'ensemble des ménages. A Paris, on chute à 24%. Bref, il faut s'accrocher pour rester dans la capitale avec une progéniture.

Les difficultés sont connues: taille et coût des logements, manque de crèches... La municipalité parisienne, soucieuse de limiter l'exode familial, a créé un Observatoire des familles. Qui déplore dans ses rapports «le manque d'études sur la place et le rôle des enfants et de leur famille dans la transformation de la ville». On en revient toujours là.

Or, dans une ville comme Paris où les quartiers populaires s'embourgeoisent,«la question des enfants, du choix de leur école, de leurs usages des espaces publics du quartier, de leurs relations de sociabilité à proximité de leur domicile, etc. revêt une grande importance et pèse très certainement (de façon plus ou moins forte) sur les choix résidentiels (de s'install er, de rester ou de partir) des ménage familiaux appartenant aux nouvelles couches moyennes et supérieures présentes dans ces quartiers».

En résumé, le bobo veut une bonne école et de saines fréquentation, et se soucie marginalement des équilibres urbains. L'équipe des géographes n'a pas encore conclu ses travaux. Mais se dit sûre que «cette étude éclairera très concrètement les enjeux de ces questions dans les plitiques de logement et dans la sectorisation scolaire».