Qui, de Cécile Duflot, nouvelle ministre de l'Egalité des territoires et du Logement ou de François Lamy, ministre délégué à la Ville, sera en charge du Grand Paris? Pour Cécile Duflot, c'est clair et c'est elle. Evoquant la ville durable dans son discours lors de la passation de pouvoirs aujourd'hui, elle a fait cette précision: «C'est dans cet esprit que j'aborde les enjeux du Grand Paris dont l'animation m'incombe désormais et dont j'entends bien qu'il soit relancé en harmonie avec les principes du développement de la ville durable». Voilà, c'est à moi.
Grande fidèle du RER dont elle twitte régulièrement les dysfonctionnements, cette native ( et longtemps élue) de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) par ailleurs présidente du groupe EELV au conseil régional d'Ile-de-France, ne manque pas de légitimité sur le dossier. D'autant plus qu'elle en a été partie prenante: au moment où l'Etat et la région allaient signer (enfin) un accord sur les transports en Ile-de-France en janvier 2011, elle a refusé la signature de son groupe. Dans l'explication qu'elle donnait alors, et que l'on peut lire ici, elle mettait en particulier en avant la question de la desserte du plateau de Saclay. Les écologistes ne voulaient pas d'un éventuel passage du métro en surface et ils eurent temporairement gain de cause: la question de Sacalay ne figura pas dans l'accord du 26 janvier 2011. Il fallut encore des mois pour trouver un accord ultérieur.
Or, malgré ces faits d’armes, Cécile Duflot n’est pas la seule dans ce nouveau gouvernement à pouvoir revendiquer une expertise Grand Paris. François Lamy, maire de Palaiseau et président de la communauté d’agglomération de Paris-Saclay, s’y connaît également, c’est le moins que l’on puisse dire. Jusqu’à peu, il boycottait le conseil d’administration de l’établissement public de Saclay. Là encore, un accord a fini par être trouvé. Et François Lamy a laissé entendre aujourd’hui que les jeux ne sont pas faits côté pilotage du dossier.
Mais au delà du titulaire, où sera le centre de gravité du Grand Paris? L'accord transports est une petite affaire à 32 milliards d'euros sur dix ans minimum. François Hollande, alors candidat, avait assuré, dans une lettre au président de l'association des maires d'Ile-de-France (Amif) qu'il ne serait pas remis en cause. Mais qu'il faudrait remettre à plat le financement. Le futur président précisait aussi que le Grand Paris était, à ses yeux d'abord l'affaire des élus, avec toutefois «une feuille de route» côté solidarité financière. Une prise de position qui renforcera Paris Métropole, présidée en ce moment par le volontaire Patrick Braouezec.
Bref, le Grand Paris ne manquera pas de spécialistes. L'absence de Claude Bartolone au gouvernement semble confirmer en revanche que la fusion des quatre départements centraux de l'Ile-de-France, qu'il préconise, n'est pas à l'ordre du jour. Mais c'était déjà dans la lettre de François Hollande.