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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

L’Azerbaïdjan choisit la route grecque pour livrer son gaz à l’Union

Le gaz de la mer Caspienne passera par la Géorgie, la Turquie puis la Grèce, l’Albanie et l’Italie : selon mes informations, le consortium Shah Deniz (le Britannique BP, le Norvégien Statoil, l’Azerbaïdjanais Socar, le Français Total, le Russe Lukoil, etc.) qui exploite le gisement de gaz de Shah Deniz II en Azerbaïdjan devrait annoncer, vendredi à Bakou, qu’il a finalement choisi le Trans Adriatic Pipeline (TAP) au détriment du projet Nabucco (qui devait passer par la Bulgarie, la Roumani
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publié le 27 juin 2013 à 1h27
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h09)
RTX7S5SLe gaz de la mer Caspienne passera par la Géorgie, la Turquie puis la Grèce, l’Albanie et l’Italie : selon mes informations, le consortium Shah Deniz (le Britannique BP, le Norvégien Statoil, l’Azerbaïdjanais Socar, le Français Total, le Russe Lukoil, etc.) qui exploite le gisement de gaz de Shah Deniz II en Azerbaïdjan devrait annoncer, vendredi à Bakou, qu’il a finalement choisi le Trans Adriatic Pipeline (TAP) au détriment du projet Nabucco (qui devait passer par la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche). Si cela se confirme, il s’agira d’une belle victoire pour la Grèce qui s’est dépensée sans compter pour obtenir le passage du gaz azerbaïdjanais sur son sol afin de figurer enfin sur la carte des routes énergétiques stratégiques de l’Union européenne.
Et cette dernière va ainsi davantage s’affranchir de la dépendance au gaz russe dont elle a expérimenté tous les inconvénients lors de la crise de 2009. Toujours dans ce même souci, il est d’ores et déjà prévu qu’une extension de ce gazoduc ira en Bulgarie, puis vers les pays de l’ex-Yougoslavie, ceux-ci ayant particulièrement souffert de l’interruption des livraisons de gaz lors de l’hiver 2009.
La construction de ce pipe-line, qui débutera en 2014, devrait s’achever en 2018. Sur un investissement total de 40 milliards de dollars, 2 milliards seront dépensés en Grèce. Cela devrait générer 3000 emplois directs et 7000 indirects, un petit ballon d’oxygène pour le pays. D’autant que l’Azerbaïdjan, qui cherche à contrebalancer l’influence turque, a décidé d’investir en Grèce. Sa compagnie gazière, Socar, vient de racheter le grec DESFA, l’entreprise publique de distribution de gaz, pour 400 millions d’euros (un prix bradé, car elle était gravement déficitaire, comme tout ce qui est public en Grèce). « Après la Chine, l’Azerbaïdjan. Ces pays qui investissent en Grèce sont autant des ballons d’oxygène psychologiques pour nous. Cela montre que nous avons un avenir », m’a confié un officiel grec tout heureux de cette « bonne nouvelle ».