
Rassurez-vous, je ne suis ni sponsorisé, ni racheté par
Monaco (cela étant, cela ne me déplairait pas en ces temps incertains pour la
presse, c’est un appel du pied, Albert ;-)). Il s’agit d’une opération
publicitaire lancée par la Principauté visant les sites européens jugés
influents, notamment à Bruxelles. Les Coulisses en sont donc (tout comme
Euronews) et c’est même la première fois, à ma connaissance, qu’un annonceur
cible directement mon blog. Jusqu’ici, la publicité qui y apparaissait n’était
qu’une déclinaison de celle que l’on retrouvait sur le site. L’Europe qui
attire de la pub, c’est donc possible. Donc, on peut considérer que la
Principauté me rend hommage... L’argent de cette campagne tombe directement
dans les caisses de Libération et je n’en perçois pas un centime (pas plus que
ce blog n’est rémunéré en tant que tel).
Pourquoi une telle opération ? Parce que Monaco va entamer,
en 2014, la négociation d’un « accord de partenariat » avec l’Union.
Bien que l’euro soit sa monnaie, elle n’est ni membre de l’UE, ni liée à elle
par un accord d’association. Ce qui lui pose des problèmes de plus en plus
importants en matière d’exportation de produits pharmaceutiques, de transports
de marchandises (les camions monégasques ne peuvent pas traverser l’Italie) et
de liberté d’établissement de ses ressortissants hors du rocher.
« Les
accords avec la France ne suffisent plus. Il faut s’attendre à ce que les
problèmes augmentent au fur et à mesure du renforcement de l’intégration
européenne », a expliqué la semaine dernière à Bruxelles, Michel Roger, le
chef du gouvernement monégasque. La campagne de publicité, lancée le 9
septembre, est destinée à toucher les décideurs européens afin de leur rappeler
les « spécificités » de la Principauté. En particulier, Monaco et ses
37.000 résidents (dont 8600 nationaux) veulent garder le contrôle de leur territoire afin que tous
les Européens ne viennent pas s’y installer.
Monaco n’est pas la seule à redéfinir ses relations avec l’Union :
Andorre et San Marin, deux autres micro-Etats qui ont l’euro comme monnaie, se
préparent eux-aussi à négocier des accords de partenariat. San Marin voudrait
même aller plus loin : elle va organiser d’ici à la fin de l’année un
référendum sur l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE… En tous les cas,
cette campagne de publicité est d’ores et déjà un succès en ce qui me concerne :
je suis désormais au courant de la remise à plat des relations entre l’UE et
ses micro-Etats. C’est déjà ça.
Photo: Reuters