Menu
Libération
Blog «Grand Paris et petits détours»

Métro du Grand Paris: les discours de la méthode

Blog Grand Paris et petits détoursdossier
On n’en est pas encore aux chantiers mais on en approche. Ce matin, les onze équipes d’architectes et les deux société d’ingénierie qui vont oeuvrer sur la ligne 15 sud du métro du Grand Paris, étaient présentés en grand tralala par la Société du Grand Paris à une foule d’élus et de journalistes. Pour l’occasion, la ministre du Grand Paris Cécile Duflot, avait fait le déplacement. Dans son discours, elle a commencé par évoquer sa précédente sortie sur le Grand Paris, en juin 2012, alors qu’elle
publié le 30 septembre 2013 à 18h48
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h03)

On n’en est pas encore aux chantiers mais on en approche. Ce matin, les onze équipes d’architectes et les deux société d’ingénierie qui vont oeuvrer sur la ligne 15 sud du métro du Grand Paris, étaient présentés en grand tralala par la Société du Grand Paris à une foule d’élus et de journalistes. Pour l’occasion, la ministre du Grand Paris Cécile Duflot, avait fait le déplacement.

Dans son discours, elle a commencé par évoquer sa précédente sortie sur le Grand Paris, en juin 2012, alors qu'elle inaugurait, justement, une exposition sur le design et l'architecture des gares. «J'en garde un souvenir particulier car (...) il s'agissait de ma première intervention sur le sujet», a-t-elle dit. Nous en gardons le souvenir qu'elle refusa catégoriquement de dire si, en tant qu'ancienne opposante au projet, elle en était désormais partisane. Elle se contenta à l'époque d'affirmer qu'il était hors de question de faire «un Dubaï-sur-Seine». Il est vrai que le chef du gouvernement lui-même n'était pas encore très au clair sur le sort à réserver à cet héritage du sarkozysme. Une grosse année plus tard, dit la ministre, tout est clair: «Nous voici aujourd'hui avec un projet partagé, réaliste et financé».

Qui, de surcroît, avance. L'enquête publique sur le tronçon sud de la ligne 15, entre Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs, démarrera le 7 octobre pour un  mois. «Moins de trois ans se sont écoulés entre le débat public et la signature des marchés de maîtrise d'oeuvre», s'est félicité Etienne Guyot, président du directoire de la SGP. Cette rapidité peu commune s'explique. «La SGP a une méthode à laquelle nous sommes très attachés, a-t-il poursuivi,  celle du partenariat et de la concertation».

De fait, dès le début, la SGP a fait la tournée des élus pour les associer le plus possible au projet de nouveau métro. Ce faisant, elle a déminé les oppositions qui auraient pu surgir sur le chemin de cette initiative bombardée depuis le haut de l’Etat. Mais, outre qu’elles ont calmé les esprits, ces démarches ont aussi fini par générer une véritable adhésion des élus locaux. La SGP a été soupçonnée d’accumuler les soutiens en multipliant les promesses sans trop se soucier de leur faisablité ou de leur coût. Mais lorsque le temps des arbitrages est arrivé début mars, le nouveau métro avait désormais, dans les collectivités d’Ile-de-France, plus de partisans que d’adversaires.

«Cette méthode qui a fait ses preuves sera poursuivie par les équipes de la SGP avec le concours de l'ensemble des prestataires ici présents», a dit encore Etienne Guyot, promettant de revenir voir les maires avec les architectes et les ingénieurs, dont on trouvera la liste complète ci-dessous (1).

Il n'y a dans cette troupe, que des Français. Les équipes ont été choisies «après un appel d'offres européen, et il est important que nous ayons des architectes étrangers, a expliqué Etienne Guyot, président du directoire de la SGP, lors de la conférence de presse qui a suivi la cérémonie. Mais là, aucune équipe étrangère n'a été retenue par la commission d'examen des appels d'offres». Pas forcément surprenant pour Cécile Duflot: «Sur ce type de marché, les Français tiennent le haut du pavé», estime-t-elle.

Dans son discours cinq minutes plus tôt, elle avait détaillé ce que représente le métro du Grand Paris, soit «15 à 20 000 emplois directs chaque année». La ministre veut que les maître d'oeuvre sélectionnés fassent «en sorte que cette commande publique sans précédent permette de mettre le pied à l'étrier de jeunes professionnels» ainsi que «de personnes motivées issues des quartiers dont la seule mention du nom suffit souvent à les exclure du monde du travail». «Mesdames et messieurs les architectes et les ingénieurs, vous incarnez une forme d'excellence française», a-t-elle conclu à leur adresse. Les gares du Grand Paris devront, en termes environnemental, être «au top de ce qui se fait au niveau mondial quand elles ouvriront en 2020». Aux professionnels de trouver la méthode.

(1) De Noisy-Champs à Villejuif, Systra ingénierie avec les architectes Duthilleul (Noisy-Champs), ANMA (Créteil l’Echat et Saint Maur Créteil), King Kong (Vitry Centre), Richez Associés (Champigny Centre et Bry- Villiers-Champigny), Valode & Pistre (Les Ardoines et Le Vert de Maisons).

De Villejuif à Pont-de-Sèvres, Setec et Ingérop pour le conseil et l’ingénierie et les architectes Philippe Gazeau (gares de Villejuif-Louis Aragon et Fort d’Issy-Vanves-Clamart), Ar.Thème associés (Arcueil-Cachan), Atelier Barani et Marc Barani architectes (Bagneux), Périphériques architectes (2 ateliers) (Châtillon-Montrouge), Brunet Saunier architecture (Issy RER), Agence Duthilleul : Pont de Sèvres.

Dominique Perrault est chargé de l’interconnexion lignes 15 et 14 à Villejuif-Institut Gustave-Roussy.