Des familles refusent d’envoyer leurs enfants à l’école pour protester contre l’enseignement (allégué) de la (supposée) «théorie du genre». Une fois n’est pas coutume, à droite et à l’extrême droite, on «comprend» l’inquiétude de ces (présumés) musulmans - et pour cause : c’est justement eux que ciblait une campagne de désinformation politiquement orchestrée, comme à Meaux, la ville de Jean-François Copé. La «journée de retrait de l’école» ne serait-elle pas le résultat d’une mobilisation politique plutôt que le symptôme d’un malaise social ?
En effet, si la crainte des parents était vraiment que l’école ne pervertît leurs enfants, après le rapport sur les pratiques pédophiles dans l’église catholique publié le 5 février par le comité des Nations unies, on aurait assisté à un mouvement comparable dans l’enseignement religieux. Or cette réalité a provoqué bien moins de trouble que la rumeur.
De même, si des familles redoutaient que l'école n'imposât une idéologie à leur progéniture, elles auraient dû s'émouvoir que Geneviève Fioraso déclarât le même jour : «Il faut enseigner la culture de l'entreprenariat dès la maternelle.» Or les propos de la ministre de l'Enseignement supérieur n'ont pas entraîné d'absentéisme dans l'enseignement public.
S'agit-il donc de «la-théorie-du-genre» ? En réalité, ses adversaires ont l'air d'adeptes des études de genre, vu leur compréhension, théorique autant que pratique, du concept. «Pas touche à nos stéréotypes de genre !» Les affiches d