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Libération

Sotchi, exemplaire allégorie de tous nos maux

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publié le 20 février 2014 à 19h36

Et de jour en jour un peu plus éberlués, constatons l’irréel et audiovisuel envahissement de tout, ou à peu près, par l’omniprésence des anneaux…

Paradoxalement, ces cinq-là, qui s'avancent à la façon des quatre cavaliers bibliques, ne sauraient mieux restituer qu'à Sotchi l'actualité du monde, et l'apocalypse qu'à la fois ils incarnent et promettent. Leurs bannières affichent les triomphes de la dictature néostalinienne, de la corruption capitaliste, du nationalisme en fanfare et du massacre accéléré de la planète, défilant dans l'effarante laideur d'un plumage publicitaire démesuré et d'un ramage «superjuste trop truc de ouf» que le DGarriberts décrypta heureusement samedi, dans son hebdomadaire Bourre-Paf.

Ici, sur les terres de Poutine tout imprégnées des pluies tiédasses du réchauffement climatique et suintant la peur bien instillée du terrorisme «islamiste», le Comité international olympique cautionne et préside ces ignominies avec la passivité lâche d’une Organisation des Nations unies qui ne veut rien dire, rien voir ni rien entendre, tout de même que l’Union européenne à propos de la barbarie déchaînée en Ukraine voisine. Backstage, le «tsar» embastille Pussy Riots, militants écologistes, homosexuels opprimés et protestataires multiples, d’une main orchestrant son barnum anti-droits de l’homme, de l’autre bénissant l’infini recommencement des tueries perpétrées en Syrie par son allié Bachar al-Assad. Et tout ça dans l’indifférence à peu près abso