Surprise: même si Paris reste à gauche après le deuxième tour des municipales, la métropole du Grand Paris, qui verra le jour au 1er janvier 2016, sera probablement à droite. La présidence de la structure deviendrait ainsi, selon le mot d'un spécialiste «le plus beau poste d'opposition en France». Ce que personne n'avait prévu.
Les 337 membres du futur conseil métropolitain étant issus des conseils municipaux, le premier tour des élections dans les 124 communes de la métropole a d'ores et déjà dessiné l'esquisse générale, peinte en noir pour la gauche. Il faudrait qu'elle ne perde aucune des villes difficiles à garder, type Bobigny, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, Villepinte, Saint-Ouen ou Livry-Gargan pour espérer un petit 51% des conseillers. Hypothèse peu vraisemblable. Daniel Guiraud, maire PS des Lilas (réélu) et président de Paris Métropole pense que «c'est la déroute» et que «dimanche va amplifier ce résultat».
S'estimant «légitime sur le sujet», Philippe Dallier, sénateur-maire UMP des Pavillons-sous-Bois, militant d'une métropole très intégrée, a posé ce matin sa candidature à la présidence, via Twitter. Il a pour lui la constance et contre, son isolement parfait chez les siens.
Mais ce retrournement de situation est problématique aussi pour la droite. Ce coup-là, elle ne l’a absolument pas vu venir. Contrairement au prudent Claude Bartolone qui a pris la précaution de se faire élire au conseil municipal du Pré-Saint-Gervais, aucun des pontes de la droite n’a rien prévu. Ni Patrick Devedjian, ni Roger Karoutchi, ni Valérie Pécresse ne sont élus municipaux. Reste... Nathalie Kosciusko-Morizet. La chef de l’opposition parisienne présidente du Grand Paris? Pittoresque.