Et vint dimanche dernier, avec le premier tour de scrutin, ce que le Monde allait dans ses pages du lendemain qualifier de «21 avril municipal» - en référence à celui de 2002, qui vit Le Pen père se qualifier pour le second tour de la présidentielle. La formule se mariait heureusement avec toutes les déclinaisons relatives au «coup de tonnerre» à quoi «personne ne s'attendait» (Ah bon ?), aussi bien qu'avec la débandade sondagière constatée. Et de même suggérait-elle, au moins par réflexe ou par assimilation, un remake de la «mobilisation citoyenne» qui avait fait réélire Chirac avec plus de 82% (!) des voix - on verrait bientôt ce qu'il en ferait.
C’est la même, rebaptisée «front républicain», à quoi nous convie dimanche le Parti socialiste, afin de panser les plaies causées par toutes ces balles que, depuis deux années qu’il gouverne, il s’est tiré dans les pieds. Tant et tant de promesses bafouées, de traité européen non renégocié, de services publics laminés, de servile ralliement à la finance - cette grande amie ! - dans tant de milliards au Medef si gracieusement distribués, qu’entre son libéralisme et celui de la droite, on ne vit bientôt plus nulle différence.
D'où l'éclatante illisibilité dudit Front républicain, de la vertu duquel même Libération, qui évoquait pourtant lundi encore une confuse «peur sur les villes», semblait mercredi soudain douter.Car peur de quoi, au juste ? D'un FN dont l'unique victoire de pre