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A Abuja, le prêtre me lit la Bible pour m'envoyer au paradis

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Par Vincent HiribarrenHier matin, une bombe a explosé à Abuja, la capitale du Nigeria. Elle a fait au moins 72 morts, selon l’AFP. On la doit sûrement, mais rien n’est encore certain, au groupe terroriste Boko Haram qui sévit actuellement dans le nord-est du pays. Ce n’est pas la première fois que ces terroristes frappent Abuja. En 2011, ils avaient attaqué le siège local des Nations Unies et fait au moins 23 morts. De la même façon qu’Al-Shabbaab à Nairobi en septembre dernier, Boko Haram est u
publié le 15 avril 2014 à 15h13
(mis à jour le 6 avril 2015 à 10h33)

Par Vincent Hiribarren

Hier matin, une bombe a explosé à Abuja, la capitale du Nigeria. Elle a fait au moins 72 morts, selon l’AFP. On la doit sûrement, mais rien n’est encore certain, au groupe terroriste Boko Haram qui sévit actuellement dans le nord-est du pays. Ce n’est pas la première fois que ces terroristes frappent Abuja. En 2011, ils avaient attaqué le siège local des Nations Unies et fait au moins 23 morts. De la même façon qu’Al-Shabbaab à Nairobi en septembre dernier, Boko Haram est un groupe terroriste qui n’hésite plus à frapper seulement les lieux symboliques mais qui s’attaque aussi aux lieux publics.

L'explosion a eu lieu à la gare routière de Nyanya, un endroit à la fois utilisé par les transports en commun de la ville mais aussi par les bus et minibus venant des régions avoisinantes. Le choix de faire exploser une bombe dans cette gare routière à une heure de grande affluence (vers 6h55) n'est pas anodin. Le but était de faire un maximum de victimes et de dégâts. Le président du pays, Goodluck Jonathan, s'est rendu le jour-même sur place et a tenu à rassurer ses concitoyens sur sa détermination à combattre Boko Haram. Pour lui pas l'ombre d'un doute, Boko Haram est derrière l'explosion. Un prochain billet reviendra plus longuement sur les origines et les objectifs de ce groupe terroriste.

Je me suis déjà rendu moi-même dans cette gare routière et peux témoigner de la foule présente sur les lieux le matin. Outre les passagers et chauffeurs de bus, se trouvent aussi les multiples taxis et vendeurs de produits de toute sorte qui vivent de l'économie créée par cette gare routière. Le jour de mon départ d'Abuja, un prêtre était venu me lire les évangiles dans le minibus où je me trouvais. Il lisait à toute vitesse et après cinq bonnes minutes, je me souviens lui avoir demandé : « Pourquoi me lisez-vous la Bible comme ça ? ». Sa réponse : « Vous irez au paradis en cas d'accident mortel ».