Les populistes européens ont-ils raison lorsqu’ils critiquent l’Union européenne ? Notre UE, dont on répète qu’elle assure la paix, la démocratie, l’état de droit, les droits de l’homme et le développement économique, n’est-elle en réalité que cette nouvelle tour de Babel technocratique qui impose son «diktat» aux peuples en mal de souveraineté ?
Un rapide tour d’horizon des programmes des partis eurosceptiques aux élections européennes permet de constater qu’il n’y a pas un euroscepticisme, mais des euroscepticismes. Comment concilier par exemple les ultralibéraux, qui considèrent la réglementation bruxelloise comme un joug freinant l’entrepreneuriat, et les partis antimondialisation plaidant pour des nationalisations ? Comment allier les libertaires de gauche, qui veulent une décentralisation extrême, et les souverainistes de droite, qui veulent une recentralisation de l’Etat ?
Or, par la nature, l’étendue et la profondeur de leurs divergences, il est tout à fait évident que les eurosceptiques, réunis par leur diatribe anti-UE, sont tout à fait incapables, communément ou séparément, de proposer la moindre alternative que ce soit à l’Union européenne, non seulement au niveau communautaire, mais également, dans le cas hypothétique d’un démembrement de l’Union européenne, au strict niveau national.
Une contestation plutôt qu’un choix
Le choix eurosceptique ne correspond en réalité pas à un choix, mais à une contestation. Cette contestation provient d’un fondement légitime, démocratique, c’est-à-dire d’une volonté