Si l’histoire est un théâtre, les places en sont la scène. Espaces des révolutions et des manifestations, des fêtes ou des massacres. Elles sont l’expression physique de la colère ou du bonheur des peuples. Ruptures dans les villes, déchirures dans le tissu urbain, les places sont citoyennes. Forum et agora.
Les printemps arabes ont ressuscité ces lieux chargés : de Tahrir l’égyptienne à la place de la Perle, la bahreïnie. En Tunisie, c’est une avenue, Bourguiba bien sûr, qui est devenue le lieu de l’histoire de la Révolution.
Libération et son service Rebonds ont choisi quinze places mythiques et historiques, réunies dans un livre numérique. Quinze écrivains ou universitaires en font le récit et en disent la scénographie.
«En couleurs ou en noir et blanc», comme se le demande le géographe Jean-Louis Tissier, peintre de la Plaça Catalunya, qui fut républicaine, franquiste et aujourd'hui catalane.
Tout comme la place de la Concorde qui fut royale sous Louis XV, révolutionnaire et sanglante, sous la Terreur, nationale le 14 Juillet et sarkozyste à l’occasion, ces lieux décrits en ce livre suivent et reflètent le temps long qui fait un pays et une nation. A Tel-Aviv, la place des Rois a accueilli les manifs de «Shalon Ahchav» en 1982, raconte l’écrivain israélien Ronit Matalon, avant de prendre le nom de Rabin, le Premier ministre israélien, qui voulait la paix et fut tué là par l’un des sie