Nous sommes une dizaine de jeunes parmi les 13 millions de Français qui font partie de la génération dite «Y». Des jeunes issus d’horizons différents, de parcours différents, y compris politiques.
On a tous un point commun au départ. Pas un gène, pas une culture unique non plus. Juste le fait d’avoir grandi en même temps qu’Internet, d’avoir vu le World Trade Center s’écrouler, la guerre contre le terrorisme déclarée, le FN au deuxième tour d’une présidentielle alors que nous étions encore adolescents ou jeunes adultes, quel que soit notre ressenti là-dessus.
Les «trente piteuses», le «chômage de masse», «l’échec scolaire», «la stagnation», «l’absence de cohésion», la «fin du rêve européen», ont fait de nous l’une des générations les plus anxieuses du monde avec des indices comparables à ceux de l’Irak ou du Pakistan.
Résultat, pour la première fois, une génération française se verrait majoritairement vivre à l'étranger pour fuir son pays où les opportunités semblent s'évaporer d'années en années. «Jeunes de France, barrez-vous !» nous a même dit un grand quotidien. Partir, c'est vraiment la seule option ? Nos grands-parents sont passés par des événements autrement plus terribles, et ils sont restés.
La vraie raison de notre désespoir, c’est le fatalisme d’un pays incapable de reprendre la main sur ce qui lui permet d’avancer ou pas : sa représ