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Blog «Annette sur le net»

Simone V., Valérie T. et les autres

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Blog Annette sur le netdossier
L'ex quasi First Lady dit avoir besoin de se «reconstruire»... un mot qu'on utilise pour Simone Veil et pour les victimes de viols en République démocratique.
Et Paris Match choisit de mettre en couverture en star photoshopée… Valérie Trierweiler quand les torturées du Moyen Orient méritent une « accroche » sur le côté.
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publié le 27 novembre 2014 à 17h01
(mis à jour le 27 novembre 2014 à 21h45)

On célèbre en grandes pompes républicaines les 40 ans de la loi Veil. Pour avoir marché et marché, après Mai 68, avec des pancartes réclamant le droit à l’avortement et même avoir personnellement balancé l’ignoble tas de foie de veau-faux fœtus sur les genoux du professeur Lejeune, le médecin à la tête du mouvement contre la contraception et l’avortement, cette loi dont on avait accouché au forceps, était la bienvenue.

Il avait tout de même fallu six ans après mai 68 pour que la France, déjà en retard sur les autres démocraties pour le droit de vote, puis l'accès à la contraception, puis la fin d'avortements clandestins au fond de la cour, reconnaisse enfin, sans le dire, que «le corps des femmes leur appartient». Rappelons que Pétain avait fait décapiter une avorteuse, en pleine guerre, ce Pétain qui avait aussi fait exécuter «à la française» le plus jeune guillotiné de France, Isidore Grunberg, lycéen juif, résistant (c'est une note personnelle à l'intention de Zemmour et de sa sympathie pour Vichy, qui peut lire utilement Stèle pour le sous-lieutenant Grunberg de Benoît Rayski, aux éditions du Rocher).

Je reviens à Simone Veil. Elle réussira à faire voter un parlement masculin (469 hommes et 9 femmes) pour autoriser l’avortement dans une France qui avait seulement la pilule et la capote depuis 1967. Nous autres femmes européennes, dans un pays riche et en paix, allions pouvoir profiter sans peur de la nouvelle li