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Libération

Le petit théâtre des négociations climatiques décortiqué grandeur nature

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En rejouant ou «préjouant» les sommets onusiens, Bruno Latour tente d’en comprendre les blocages.
publié le 5 décembre 2014 à 20h16

«Imaginons pour commencer un cadre idéal : un théâtre chargé d'histoire près d'un parc, la skyline d'une grande métropole à l'horizon. Imaginons que ce théâtre ouvre ses portes […] à 300 étudiants du monde entier. Pour réfléchir à ce monde, pendant un mois. En mai, par exemple : ce serait le printemps. Des étudiants, en mai, pour refaire le monde. Il faudrait que ce soit Nanterre. Dans l'idéal», écrit le philosophe Bruno Latour, en référence à la révolte des étudiants de Mai 68. Depuis la rentrée, l'Ecole des arts politiques (Speap) qu'il a fondée à Sciences-Po il y a six ans est en résidence au théâtre des Amandiers à Nanterre, à l'invitation de son codirecteur, Philippe Quesne, pour réfléchir aux «nouvelles manière de négocier au temps de l'anthropocène», ce nouvel âge géologique dans lequel les humains sont la principale force de transformation de la Terre.

Le Speap, laboratoire de recherche et d’expérimentation inédit, a la particularité de réunir des artistes et des chercheurs en sciences humaines d’origines disparates (une vidéaste brésilienne, une avocate grecque, un lobbyiste français, une journaliste norvégienne, un chorégraphe égyptien, une musicologue…) qui, durant un an, explorent avec leurs outils, savoirs et imaginaires des questions de société controversées. Comme celle du climat, thème de cette année, avec la tenue de la COP 21 à Paris en décembre 2015.

Costume. En juin 2011 déjà, Sciences-Po avait été le