Yanis Varoufakis et Jeroen Dijsselbloem
. Photo Francois Lenoir Reuters
Le 18 février dernier, j’ai raconté dans Libération et sur ce blog
comment Yanis Varoufakis et Jeroen Dijsselbloem avaient failli en venir aux mains
lors d’une réunion qui a eu lieu à Bruxelles le lundi 16 février, juste avant
le début d’un Eurogroupe, à laquelle assistait Pierre Moscovici. Le ministre
des finances grec avait démenti
fermement ce récit. Pour sa part, le ministre néerlandais des finances et
président de l’Eurogroupe a, dans le Financial Times, affirmé qu’il n’y avait pas eu d’altercation physique avec son homologue grec. Ce que je n’ai jamais
écrit, pour le coup. J’ai bien entendu maintenu l’ensemble de mes informations n’ayant pas l’habitude de publier des faits non vérifiés, même si mes sources avaient
demandé à rester anonymes. Les thuriféraires de Syriza m’avaient bien
évidemment accusé de mentir pour nuire au gouvernement grec…
Je finis actuellement de tourner un documentaire pour ARTE, intitulé
« Grèce, le jour d’après » qui sera diffusé le 20 octobre prochain.
Dans ce cadre, j’ai interviewé, fin juillet, le commissaire chargé des affaires
économiques et monétaires, Pierre Moscovici. À la fin de l’entretien, je lui ai
demandé, face caméra, de me raconter une anecdote qui l’avait particulièrement
marqué au cours des six mois de négociation écoulés. Voici sa réponse : « Ça se passe lors d’une réunion (le 16 février) entre
Dijsselbloem, moi-même et le ministre grec, en l’occurrence Varoufakis.
Varoufakis a tenté de m’opposer à Dijsselbloem en laissant filtrer un document qu’il a appelé
le plan Moscovici, mais qui n’était pas le plan Moscovici, qui était un
document qui sortait du 13e étage de la Commission (là où se trouve le bureau
du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, NDA), qui était
une contribution, qui était bien sûr passé par la moulinette de l’Eurogroupe. Mais
il y avait 2 papiers : un papier de la Commission daté de la veille et un
papier préparé par les services de l’Eurogroupe qui était différent. On est
entré dans cette réunion et il y a eu un
moment de tension physique entre Dijsselbloem et Varoufakis, ils ont failli se
battre. Ils se sont accusés d’être des menteurs. J’ai dû m’interposer. Je les
ai pris un moment donné, ils ne se seraient pas battus vraiment, comme ça,
physiquement, en les écartant, pour essayer en même temps de les rapprocher. J’ai
réussi à les écarter, mais je n’ai pas réussi à les rapprocher. D’ailleurs à
partir de ce moment-là ils ne se sont plus jamais parlé en vérité ».
Une belle confirmation qui se passe de tout commentaire, non ?