Sans cartes, point de journalisme. Quand il veut raconter l'événement, le reporter n'arrive à rien s'il ne situe pas dans l'espace les faits qu'il veut décrypter. C'est la raison pour laquelle, chaque année depuis cinq ans, Libération fait tomber la frontière qui sépare journalisme et géographie. Comme chaque année, ce «Libé des géographes» projette, sous leur égide, l'actualité dans l'espace pour la montrer sous un jour différent. Au moment où la question des frontières prend une intensité nouvelle, vingt géographes nous ont aidés et guidés dans notre travail. Comme chaque année, ce numéro spécial paraît à l'ouverture du Festival international de géographie (FIG) qui attire plus de 30 000 personnes à Saint-Dié-des-Vosges. Jusqu'à dimanche le FIG explore les «territoires de l'imaginaire», en voyageant de l'actualité la plus dramatique - celle des migrants dont la géographie est autant dans les têtes que sur les routes de l'exil - jusqu'aux contrées oniriques de la mythologie contemporaine, qu'il s'agisse d'une série comme Game of Thrones ou de la répartition spatiale des people de l'année. Chacun a sa frontière, mentale ou physique, et l'effacement de ces lignes de partage est, aux yeux des spécialistes, une simple chimère. A condition qu'on puisse les franchir librement.
Libé des géographes
Territoires imaginaires
publié le 30 septembre 2015 à 20h16
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