Toujours prêt à partir sur le terrain, Bernard Kouchner n'est pas (encore) découragé. Il a l'énergie d'engueuler cette France qui a peur de l'extrême-droite et s'aligne sur ses discours anti-migrants. «Nous, la France, la belle France des droits de l'homme, on va accepter 24000 réfugiés sur 2 ans? Ça fait 10 par département et par mois, ça ne va pas être trop dur..»
Déçu, l'ancien député européen de son Europe «qui a du plomb dans l'aile.» Heureusement Angela Merkel «a sauvé l'honneur de l'Europe, parce qu'elle est née en Allemagne de l'Est, elle comprend ce qu'être réfugié veut dire. »
Et l'ancien ministre des affaires étrangères retrouve le ton diplo pour analyser Poutine, qu'il a rencontré plusieurs fois. «Poutine, c'est simple il ne joue pas, il fait ce qu'il dit. Il a dit je soutiendrai Bachar el Assad et il le soutient. Comme en Ukraine il a une politique de force . Il va arrêter la guerre en Syrie à sa manière, avec un accord a minima entre les Américains et les Russes.»
Quant au conflit Israël-Palestine, Bernard Kouchner connaît, pendant 45 ans il a fait la navette entre les uns et les autres. Il fut un temps où les politiques voulaient vraiment avancer vers une solution à deux états, se souvient-il. Tzipi Livni, ministre d'Ehud Olmert, négociait sans cesse. «A cette époque ils parlaient aux Palestiniens , et on avait des interlocuteurs des deux côtés. Il n'y aura pas de solution pour ces deux peuples s'il n'y a pas un état d'Israël et un Etat de Palestine. Ça n'a jamais été aussi urgent.» (lire dans Libération : Tzipi Livni : «La communauté internationale doit nous aider à éteindre cet incendie»). Aujourd'hui, avec la nouvelle intifada des couteaux l'angoisse domine, l'espoir recule mais Kouchner propose d'aller là-bas avec d'autres ex ministres comme lui, un commando d'anciens qui essaierait de forcer des négociations. Voilà, il lance un appel à ses camarades ministres.
Un coup de gueule à regarder «live», video de la rencontre.