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Libération
Passage en revues

Calife, ménopause et SDF : trois longs formats à lire ce week-end

Chaque semaine, la rédaction du magazine « Books », décortique les longs formats des revues et sites anglo-saxons. Morceaux choisis aujourd’hui par Delphine Veaudor.

Photo de boîtes d'hormones naturelles utilisées pour le traitement de la ménopause photographiées dans une pharmacie de Caen, le 19 novembre 2004. (AFP / MYCHELE DANIAU)
Par
Delphine Veaudor
De la rédaction de «Books»
Publié le 09/01/2016 à 11h17
Le dernier calife était peintre, mélomane, europhile…

Le calife autoproclamé de l'Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi l'ignore peut-être : le dernier de ses prédécesseurs, l'Ottoman Abdülmecid II, avait représenté sa femme étendue sur une méridienne, tête nue, avec à la main un exemplaire du Faust de Goethe. Mélomane, l'éphémère calife a aussi peint un «Beethoven au harem», très loin des clichés orientalistes. La légende veut que lorsque les soldats de Mustafa Kemal vinrent l'arracher à son palais, après l'abolition du califat, en 1924, ils trouvèrent Abdülmecid en pleine lecture de La Revue des deux mondes.

Source : The Economist, 19 décembre, 13 000 signes.

Les mystères de la ménopause

Seules trois espèces connaissent la ménopause : les humains, les orques et les baleines pilotes. Quel avantage du point de vue de l’évolution ? En quoi l’existence de femelles ayant dépassé l’âge de la reproduction aurait-elle favorisé la survie ? Une explication possible serait l’aide apportée par les femmes ménopausées à leurs filles parturientes (notre bassin étroit et le gros cerveau des bébés ont rendu l’accouchement humain particulièrement périlleux). L’hypothèse est contestée. Sur le plan médical, si plus personne ne conseille d’enfermer les patientes en déficit d’œstrogènes (certains messieurs y voyaient jadis un moyen de traiter les symptômes de leur «hystérie»), la ménopause divise plus que jamais. Serait-elle une pathologie ? Faut-il avoir recours aux traitements hormonaux substitutifs ? Les médecins sont partagés. Et d’aucuns s’interrogent : si la ménopause concernait les hommes, se donnerait-on les moyens de mieux la comprendre ?

Source : The Guardian, 15 décembre, 33 000 signes. Auteure : L'essayiste et journaliste Rose George a été rédactrice en chef du magazine américain Colors, avant de s'installer à Londres et de collaborer à différents journaux et périodiques. Elle est l'auteure d'un essai sur le traitement des excréments humains : The Big Necessity (Portobello, 2008).

Cachez ces pauvres de la Silicon Valley

Il ne fait pas bon avoir des revenus modestes au pays de Google. Situé au cœur de la Silicon Valley, le comté de Santa Clara enregistrait en 2013 sept mille personnes sans domicile fixe. Soit, ramené à la population, l’un des taux les plus élevés des Etats-Unis. Suzan Russaw fait partie de ces naufragés. Rien ne destinait cette septuagénaire, veuve d’un petit chef d’entreprise, à vivre dans sa voiture. Mais dans une région où la moindre chambre en colocation se négocie plus de 1 000 dollars par mois, trouver un logement est devenu une gageure, y compris pour la classe moyenne.

Source : New Republic, 13 décembre, 35 000 signes. Auteure : Monica Potts est une journaliste basée à Washington. Ses articles ont notamment été publiés dans The American Prospect et le New York Magazine.