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Libération

Quelle «légitime défense» pour les femmes battues ?

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Publié le 09/02/2016 à 17h41

L’affaire Jacqueline Sauvage, cette femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, puis graciée partiellement par le président de la République, a soulevé la question de la légitime défense pour les femmes battues. Faut-il aménager un droit particulier pour ces victimes de violences quotidiennes et au long cours ? Des associations le pensent et s’appuient sur l’exemple canadien pour aller vers une «légitime défense différée». Les victimes pourraient bénéficier d’une irresponsabilité pénale, même si leur riposte intervient plusieurs heures, ou plusieurs jours, après les coups de leur conjoint. La députée (LR) Valérie Boyer travaille à une proposition de loi en ce sens. Pour la juriste Catherine Le Magueresse, la loi peut être redéfinie à la lumière de ces violences sans pour autant créer un régime spécifique. D’autres, comme le magistrat Luc Frémiot, estiment qu’il s’agirait d’un permis de tuer : ce n’est pas ainsi que la justice aidera ces femmes à sortir de leur statut de victimes.