La dernière réunion des ministres de l’Intérieur, le 25 février à Bruxelles, fut une démonstration de plus de l’impuissance européenne face à la crise des réfugiés. Entre décisions contradictoires et divergences multiples, le commissaire grec chargé de la Migration, Dimitris Avramopoulos, s’inquiétait : «L’unité de l’Union et des vies humaines sont en jeu.»
D’impuissance en impuissance, l’Union européenne s’est-elle enlisée dans une irrémédiable déconstruction ? Dont le Brexit serait une première étape ? Les Britanniques sont appelés à se prononcer le 23 juin. Pour l’ex-Premier ministre Michel Rocard l’Europe s’essouffle dans des «minimécanismes» internes sans rapport avec le reste du monde. La voix européenne demeure absente de toutes les questions internationales d’importance telles que la guerre en Syrie ou le nucléaire iranien.
Quant au philosophe Etienne Balibar, il souligne la contribution spécifique de la France dans le chaos migratoire qui risque d’entraîner avec lui le projet européen lui-même. Reste à voir ce qu’il sortira le 7 mars du sommet européen avec la Turquie.