Non, s'il est élu, Donald Trump ne construira probablement pas de mur entre les Etats-Unis et le Mexique, il n'expulsera pas des millions de migrants et n'ira pas tuer les familles des terroristes, ces propositions extravagantes ne tiennent pas sur le plan constitutionnel. Mais ce programme, s'il est irréaliste, est utile électoralement, il permet d'attiser un électorat en colère qui de plus, selon l'écrivain américain Robert Littell, sera déçu si jamais Trump accédait à la Maison Blanche. Et ce seront alors les minorités qui paieront le prix de ces promesses non tenues. L'historien Romain Huret souligne que Donald Trump n'est ni le signe d'une paranoïa ni d'un complotisme, qu'il faut analyser le phénomène politique : il appartient à une longue tradition populiste américaine qui date des années 50, revivifié par le Tea Party, le mouvement social le plus important en ce début de XXIe siècle sur le sol américain. Et ce spécialiste des Etats-Unis insiste aussi pour que les Européens ne regardent pas le milliardaire comme un phénomène exotique, typiquement américain : des mouvements populistes de même nature sont observables sur le Vieux Continent.
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