L'idée est née après les attentats de janvier 2015. Lors de ses voeux, Anne Hidalgo, maire de Paris, avait annoncé que la capitale créerait une «Nuit des débats», afin que tous ceux qui le souhaitent puissent échanger et se parler. Une contribution municipale au besoin d'apaisement d'une société violentée. «La seule langue de la démocratie, résume la maire sur le site de l'opération, c'est le débat».
Le principe est archi-simple: quiconque possède un endroit susceptible d’accueillir un peu de monde peut décider d’un thème et organiser l’un de ces débats. Avec, dans de nombreux cas, des intellectuels, artistes ou spécialistes. Ainsi, les Economistes atterrés vont-ils débattre à l’invitation de Mediapart.
Le Syndicat des cafés, hôtels, restaurants a appelé ses membres à ouvrir leurs établissements à ces discussions. Mairies, universités, grandes écoles, maisons des associations sont le pont. La mairie donne l'exemple, avec trois débats officiels, le «in» si l'on veut, auxquels s'ajoute un quatrième à Saint-Denis sur la culture dans le Grand Paris. Là-dessus, viennent se greffer plus d'une centaine de réunions en tout genre un peu partout, qui forment en quelques sorte le «off».
Il y en a pour tous les goûts. Des questions de fond, avec des intervenants sérieux, sur la nature du débat public dans les trois rencontres du «in». Mais aussi, plus varié et en vrac: «Quelle place pour l'artiste dans la société du 21ème siècle» (à la Maison des associations du VIIè arrondissement), «Etre communiste au 21è siècle» (à la section PCF du XIè arrondissement), «Aux arts citoyens,l'art peut-il nous rendre libres et égaux?» (sur la péniche Concrete), «JO, Expo universelle: peuvent-ils redonner un élan à la France?» (au café Les Frangins), «Comment se réinvente la lutte contre le cancer» (à la salle Colombani), «Pourquoi être féministe en 2016?» (au centre sportif Beaujon), «Manger bio est-il accessible à tous?» (à la cantine Fabien), «Les robots ont-ils un coeur?» (au Studio Abel 14), «Ados et parents, duel ou duo de la réussite?» (au café Le Quai), «Le selfie, entrave ou ouverture au monde?» (au Moulin à café). On s'arrête là car on ne sait plus que choisir...
Les festivités démarrent à 15h. Derniers débats à 22h30. S'inscrire est prudent. Acheter une consommation, si elle est proposée, est poli. A part ça, c'est gratuit.