Menu
Libération

Vivons-nous une nouvelle ère politique ?

Nuit deboutdossier
par
publié le 4 avril 2016 à 17h41

Depuis jeudi, ils occupent par centaines la place de la République, à Paris. Les forces de l’ordre les chassent, ils reviennent. Alors que, élection après élection, l’abstention explose, c’est un mouvement spontané, «Nuit debout», qui veut réfléchir à de nouvelles formes de démocratie. Et c’est une pétition au succès monstre qui a lancé la révolte contre la loi El Khomri. Divorce entre le peuple et les élites, délaissement des institutions traditionnelles… Sommes-nous entrés en post-démocratie ? Le concept, apparu dans les années 2000, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Derrière la façade du vote et du pluralisme politique, la démocratie serait vidée de sa substance : le peuple n’y aurait plus le pouvoir réel. Mais l’expression ne crée-t-elle pas, à son tour, la confusion ? Prétendre que nous sommes en post-démocratie légitime le constat de faillite posé par ceux qui réclament un pouvoir autoritaire, prévient Albert Ogien. Elle désarme les citoyens qui critiquent, eux, la démocratie de l’intérieur afin de la rendre plus pertinente. «Il n’y a pas de post-démocratie parce que nous n’avons jamais été en démocratie», tranche le sociologue. Celle-ci reste l’horizon à atteindre.