Les propos de la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, la semaine dernière sur la «mode islamique» diffusée par les grandes enseignes de prêt-à-porter provoque de nouvelles tensions au sein des féministes. En comparant celles qui portent le voile aux «nègres qui étaient pour l'esclavage», la ministre relance la question du libre choix chez les femmes. Est-il possible d'être voilée de son propre gré ? Pour la sénatrice Esther Benbassa, le droit des femmes à disposer librement de leur corps n'est pas à géométrie variable. Quelle différence entre le voile et le diktat de la minijupe ? Pour la féministe Martine Storti au contraire, porter le voile peut être aussi une servitude volontaire. Lundi, Laurence Rossignol a reçu le soutien de l'association des Elu-e-s contre les violences faites aux femmes. «Sous couvert d'arguments économiques, estiment-elles, cette mode participe à la légitimation de l'enfermement du corps des femmes et son invisibilisation dans la société et réitère ainsi le système de ségrégation entre les femmes et les hommes.» Une mode à propos de laquelle, la philosophe Elisabeth Badinter a appelé au boycott.
Un féminisme à géométrie variable ?
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Publié le 05/04/2016 à 17h21
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